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Mali: « Tombouctou reste sur ses gardes » face au coronavirus

Le directeur régional de la santé, Dr Moussa Hama Sankaré, appelle à toujours maintenir la lutte contre la Covid-19 après la baisse, ces derniers temps, des nouveaux cas positifs à Tombouctou. Il répond aux questions de la rédaction.

Sahelien.com: Quelle est la situation de la maladie à coronavirus plus de trois mois après son apparition à Tombouctou ?

Dr Moussa Hama Sankaré: Depuis le 6 avril, il y a eu les premiers cas dans la région de Tombouctou et a connu une flambée le mois de mai. La pente a commencé à descendre entre le 1er  et le 20 juin. Actuellement, au mois de juillet, la situation hebdomadaire nous donne que la semaine dernière, on n’est qu’à deux cas sur toute la région. Cela veut dire qu’on est en train de partir vers la courbe zéro. Mais je dis aux gens de ne pas crier victoire et de continuer la cadence de la chaîne de solidarité, la cadence de mobilisation, de sensibilisation.

Peut-on dire que la stratégie mise en place a été payante ?

Tombouctou a fait une stratégie spéciale qui n’a pas été le cas sur toute l’étendue du territoire. C’est d’aller traquer la maladie. C’est grâce au ministre de la Santé qui était en visite, ici à Tombouctou, au mois de mai. Il nous a encouragés et on était parti sur cette base. A chaque fois qu’on a des contacts, même si c’est cent contacts, nous cherchons à prélever tous ces contacts et détecter ceux qui sont porteurs du virus. Nous les confinons au niveau du centre de traitement pour qu’ils soient suivis. Nous avons trouvé que c’est ça qui paye, parce que il est arrivé un moment où, la maladie s’était étendue à nouveau, dans trois districts sanitaires. Il s’agit de Gourma Rharous qui a eu 9 cas, qui sont aujourd’hui guéris. Au niveau de Diré, il y a eu 21 cas environ. Là également, il n’y a que 4 cas, actuellement, en traitement. Au niveau de Goundam, il y a eu 12 cas et aujourd’hui, il n’y a qu’un seul cas en traitement. En utilisant cette stratégie d’aller traquer la maladie, on a pu rapidement maitriser l’épidémie.

Comment peut-on expliquer, entre temps, l’augmentation du nombre de cas à Tombouctou ?

Tombouctou étant l’épicentre, elle a beaucoup de points d’infection. Nous sommes non seulement entourés de l’Algérie, de la Mauritanie et aussi, nous avons l’aéroport à travers lequel, viennent les forces internationales. Souvent, il y a des saccades qui se produisent dans les infestations. C’est ce qu’on a constaté même au mois de juillet quand l’intégration des mouvements s’est fait dans l’armée, sur plus de 100 personnes testées, il y a eu 35 cas positifs au niveau du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination). Au niveau de la Minusma, on a pu contrôler les derniers cas. Ce qui fait que Le combat doit être maintenu, parce qu’aucune disposition n’a été prise pour couper Tombouctou de Bamako. Or, on sait que Bamako est le 1er épicentre et Tombouctou le 2e. Etant donné que les mouvements entre les deux villes continuent, nous pensons qu’il faut maintenir la cadence de prévention, parce que Tombouctou connaît plusieurs formes de transport. Jusqu’ici, c’est le transport aérien et routier qui est à la base des mouvements des personnes. Mais, dès que l’hivernage arrive avec la crue, c’est les bateaux et pinasses qui sont utilisés. Nous avons une crainte parce que les bateaux doivent amorcent leur descente vers Tombouctou à partir du mois d’août. Donc, la région de Tombouctou reste sur ses gardes.

Sidi Yahiya Wangara, Sory Kondo