Au moins seize blessés lors de la répression d’une manifestation de l’opposition à Bamako. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de matraque pour disperser les manifestants.
Malgré l’interdiction initiale par le gouvernement qui évoque l’état d’urgence en vigueur dans le pays depuis plus de deux ans. L’opposition avait maintenu son mot d’ordre de marcher pour réclamer des élections libres, crédibles et transparentes.
Malheureusement un imposant dispositif de sécurité a été mis en place pour empêcher le regroupement des manifestants. Selon un communiqué publié par le ministère de la sécurité ce samedi 2 juin, « les forces de l’ordre ont investi les lieux en vue d’empêcher tout attroupement de nature à troubler l’ordre public ».
« Notre pays est dans un tournant décisif, il faudrait tout faire pour éviter la violence… »
Kibili Demba Dembélé est un jeune activiste malien qui se bat pour combattre l’injustice et préserver les droits civiques, il fait partie des organisateurs de cette marche « ma déception ne peut qu’être grande aujourd’hui parce que c’était juste une manifestation pacifique et je crois que même le gouvernement et même la personne du président Ibrahim Boubacar Keita devrait participer le but étant de réclamer des élections libres et transparentes. » et d’ajouter « on ne doit pas répondre à des gens qui sortent pour manifester pacifiquement à coups de matraque et de gaz lacrymogène … » a-t-il indiqué.
Pour Ibrahim Traoré un jeune étudiant « manifester est un droit constitutionnel » et de poursuivre «notre pays est dans un tournant décisif, il faudrait tout faire pour éviter la violence et c’est vraiment le plus important pour l’instant ».
Les cadres de l’opposition
Ils n’ont pas non plus été épargnés par les coups de matraque et gaz lacrymogène des forces de l’ordre. Ils se sont regroupés au siège de ADP-Maliba, les principaux leaders dont Soumaïla Cissé de l’URD, Mohamed Aly Bathily de APM, Tièbilé Dramé du PARENA, Aliou Boubacar Diallo de ADP-Maliba et Mamadou Igor Diarra president d’honneur de wélé-wélé, tous candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet.
Soumaila Cissé chef de file de l’opposition se dit sidéré par l’action du régime d’IBK « c’est triste lorsque l’on va attaquer des gens jusque chez eux, mais je suis fier que vous soyez tous là en dépit de tout ce qui se passe. Votre détermination est notre force, nous sommes prêts à donner notre vie pour le Mali »
Les blessés
Selon un bilan provisoire dressé par la protection civile en fin de matinée, seize personnes ont été blessées, dont un policier. Ils sont pris en charge à l’hôpital Gabriel Touré, au dernier nouvel ils seront tous en mesure de rentrer chez eux dès ce soir.
Sory Kondo