Suite à l’annonce de la date de la Conférence d’entente nationale par le gouvernement, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme ont réagi à travers une lettre conjointe adressée au président du comité de suivi de l’accord ainsi qu’au Haut représentant du président de la République et au médiateur de la République.
Dans cette lettre, elles ont indiqué que « cette date (du 27 mars au 2 avril 2017, ndlr) a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable des autres parties ».
Ces deux mouvements ont attiré l’attention du gouvernement sur plusieurs points comme la non effectivité des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudéni, le processus du cantonnement, les patrouilles mixtes qui sont pour le moment limitées à Gao, le redéploiement de l’armée tel que prévu dans l’accord, le retour des réfugiés et la problématique de l’Azawad.
« Les circonstances nous semblent donc être de nature à hypothéquer gravement le succès de la Conférence d’entente nationale. A cette date, sa tenue consacrerait davantage, la désunion qui partout menace nos efforts d’apaisement, plutôt qu’elle ne consacrerait le retour à la concorde nationale », poursuit la lettre.
La CMA et la Plateforme ont, cependant, proposé au gouvernement que « la journée du 27 mars soit consacrée au seul lancement du processus et non à sa conclusion ».
« (…) Dans les six mois qui suivront le lancement du processus, la CMA et Plateforme participeront activement au côté du gouvernement, à cette prise d’écoute participative, à cette expression citoyenne ouverte », indique la lettre.
Selon les deux groupes armés signataires de l’accord de paix, c’est la seule façon de permettre à toutes les composantes de la population de s’exprimer en vue de la refondation du vivre-ensemble dont la Charte pour la paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera la pierre angulaire.
Prévue du 27 mars au 2 avril, la Conférence devrait regrouper 300 participants venant des régions, du district de Bamako et de la diaspora.