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Mali/Gao : la grève des enseignants s’étend aux écoles privées, une rencontre prévue à Bamako la semaine prochaine

A Gao, le comité de l’Association des élèves et étudiants (AEEM) a fait sortir, mardi 7 mars, tous les élèves des écoles privées de la ville en solidarité à ceux du public qui n’ont plus étudié depuis le 15 février. A cause notamment d’une grève illimitée décrétée par le collectif des syndicats des enseignants du nord.

« Plus une seule école n’étudie à Gao », a confirmé à Sahelien.com un enseignant de la ville. Mardi, une centaine d’élèves étaient à la place de l’indépendance pour réclamer la reprise des cours.

Dans la foulée, le comité de l’AEEM a fait sortir les élèves des écoles privées de la ville. « On avait patienté pour qu’une solution soit trouvée. Aucune autre école ne prendra des cours ici sans toutes les autres. Certains élèves étudient, l’avenir d’autres est pris en otage », dénonce Abdourhamane Touré, secrétaire général du comité AEEM du lycée Yana Maïga de Gao.

Dans la ville, plusieurs élèves sont en train de chercher à effectuer des transferts vers les autres régions pour se préparer aux examens de fin d’années. Une décision justifiée d’autant que les enseignants affirment être déterminés à aller au bout de leurs revendications. « Nous sommes dans une stature d’arrêt de travail jusqu’à la satisfaction de nos doléances », indique Hamadoun Abdoulaye, un enseignant contacté par Sahelien.com.

Les doléances, il y a un an jour pour jour que le gouvernement a signé un protocole d’accord avec le collectif des enseignants du nord pour les satisfaire. Les revendications portent notamment sur l’intégration des contractuels dans la fonction publique, la prime de zone (de 15. 000 FCFA à 50 000 FCFA), une indemnisation après la rébellion de 2012 ou encore sur plus de sécurité dans ces zones.

« Nous avons des enseignants qui sont contractuels depuis 2003 qui doivent intégrer la fonction publique, nous avons des enseignants de 2004 qui n’ont été inspectés qu’en 2015 et auxquels le gouvernement doit neuf ans d’arriérés », explique Birmahamane Tandina, secrétaire général du syndicat de Tombouctou, sur le problème de hiérarchisation des enseignants du nord du Mali. « A Tombouctou, les inspecteurs ne viennent jamais », déplore-t-il.

Pourtant à Bamako, le syndicat national se désolidarise de leurs homologues du nord indiquant qu’un collectif ne « peut se substituer à un syndicat même si les revendications sont légitimes ». « Nous souffrons beaucoup et nous sommes en déchirure avec ce syndicat », réagit M. Tandina.

Cependant, les députés du nord du pays ont adressé, selon nos informations, une lettre au collectif pour l’inviter à se rendre à Bamako pour reprendre le dialogue. Une main tendue que le collectif a acceptée.