Des violences entre communautés sonhraï et arabe ont agité, mercredi 5 avril, la ville de Gao, dans le nord du Mali. Des sources locales contactées par Sahelien.com évoquent la mort d’au moins une personne et la blessure de quatre autres.
Tout est parti, selon des sources concordantes, d’une mésentente entre un conducteur de tricycle sonhraï et un arabe. Le premier a transporté des affaires du second sur sa moto jusqu’au quartier Ajannabandja. Sur place, les deux personnes ne tombent d’accord sur le prix du transport. Frustré, le conducteur s’accapare « d’un carton » de l’arabe en guise de sa récompense. « C’est ce qui n’a pas plu à l’arabe. Il se saisit d’un couteau et blesse le jeune conducteur à l’épaule », raconte un membre des jeunes patrouilleurs.
C’était suffisant pour raviver les tensions entre quelques jeunes et certains arabes présents sur les lieux. « Les jeunes voulaient toute suite en découdre avec les arabes », poursuit la même source. Les deux parties échangent des » propos violents ». Des jeunes sonhraï, armés de gourdins et d’autres armes blanches d’un côté et les jeunes arabes munis d’armes à feu de l’autre. Mais très vite, la gendarmerie, les combattants du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) et les forces internationales viennent s’interposer.
Une présence suffisante pour empêcher un affrontement sanglant, mais pas assez pour empêcher des jets de pierre et quelques tirs à balles réelles. C’est ainsi qu’un jeune a été mortellement atteint d’une balle à la nuque. Quatre autres ont été également blessés.
La nuit, le maire et les responsables des deux communautés ont passé des messages d’apaisement sur les radios locales. De quoi dissiper les tensions en attendant d’autres échanges aujourd’hui pour éviter le chaos à toute la région.
Aboubacar Dicko