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Manifestations post-électorales: plusieurs personnes blessées par balle à Sikasso

Les manifestations contre les résultats définitifs des législatives ont été réprimés jeudi à Sikasso par la police. Plusieurs personnes sont blessées dont trois par balle.

Depuis le 30 avril 2020, la ville de Sikasso est paralysée par des manifestations nuit et jour. Les populations protestent contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle portant proclamation des résultats définitifs des législatives de mars et avril. Dans son arrêté, la Cour a déclaré vainqueur l’alliance RPM-Codem-URD contre l’alliance Adéma-Asma-ADP Maliba-FCD. Pourtant, cette liste, déclarée vaincue par les neuf sages, est en tête selon les résultats provisoires du ministère de l’Administration territoriale avec un écart de 10943.

« Juste après la lecture de l’arrêt par la présidente de la Cour constitutionnelle, des hommes politiques ont pris d’assaut les radios pour demander aux populations de Sikasso de défendre sa victoire. Les manifestations ont commencé le même soir », a confié à Sahelien.com, Boubacar Koumaré, enseignant dans la ville de Sikasso.

Majoritairement jeunes, les contestataires manifestaient tous les jours entre 9 heures et 13 heures, 15 heures à la rupture de jeûne et 21 heures jusqu’à 0 heure voire plus. « Les manifestants n’avaient de problème avec la police que la nuit où les forces de l’ordre insistaient sur le respect du couvre-feu instauré depuis plus d’un mois contre le Coronavirus », a précisé M. Koumaré

Blocage des entrées de la ville

Depuis le 1er mai, les manifestants ont barricadé les principales routes d’accès de la ville de Sikasso avec des branches d’arbres et cailloux. Les démarches des autorités locales sont restées vaines pour la levée du blocus. « Le gouverneur et les notabilités ont eu plusieurs réunions avec les contestataires pour la libération des voies. Les manifestants nous ont promis, mais la ville est restée isolée durant une bonne semaine », a regretté Mamadou Sanogo, président du Conseil communal de la jeunesse de Sikasso.

La situation a connu une nouvelle tournure le 7 mai. En effet, pour la fin du blocus, le ministère de la Sécurité a envoyé un renfort dans la ville. Dans la matinée, les forces présentes ont tenté de disperser la foule à coup de gaz lacrymogène. Dans ce cafouillage, le renfort est arrivé dans la ville. « Ils ont matraqué les gens jusque dans les familles faisant des blessés graves », a indiqué Mamadou Sanogo.

Parmi les personnes blessées, certaines sont blessées par balle, a confirmé à Sahelien.com, une source à l’hôpital de Sikasso. Selon la même source, deux jeunes âgés de 13 et 20 ans arrivés à l’hôpital avaient des balles dans la chair. La troisième personne est une vieille femme qui a été blessée jusque dans une famille à Flasso, un quartier populaire de la ville, a confirmé, Mamadou Sanogo, président du Conseil communal de la jeunesse de Sikasso.

Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile confirme l’envoi des renforts, mais rejette l’usage des balles réelles par les forces de l’ordre. « Contrairement aux rumeurs sur les réseaux sociaux, aucun élément de la Force spéciale anti-terroriste n’a pas été renvoyée à Sikasso. Il s’agit des éléments de Groupement mobile de sécurité (GMS). Et les images qui circulent sur internet montrant des blessés par balles sont des fausses images. Certaines sont des images du Nigéria et non au Mali », a insisté Ibrahim Sangho, chargé de mission au ministère de la sécurité.

Ce vendredi 8 mai 2020, le calme est revenu dans la ville. Aucune manifestation n’a été signalée d’abord.

M.A. Diallo