Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) a tenu son 2e congrès ordinaire les 14 et 15 mars à Ménaka. Son Secrétaire général répond aux questions de Sahelien.com.
De quoi avez-vous discuté lors de votre 2e congrès ordinaire ?
C’est tout d’abord de renouveler les instances du MSA qui datent de 2016. Le 2e objectif c’est de renouveler l’orientation politique. Le 3e objectif c’est d’essayer d’apporter une nouvelle touche, démarche à la stratégie du MSA qui consiste désormais à donner une place à ce qu’on appelle le genre, c’est-à-dire les femmes et bien évidemment, la paix et la réconciliation qui sont des sujets inévitables de nos jours à chaque fois qu’on tient des réunions et Ménaka en a plus que besoin.
Quelle analyse faites-vous de la situation du pays?
Ce n’est pas très réjouissant. Je compare le Mali à un grand corps malade. Les défis auxquels le Mali est confronté ne peuvent trouver des solutions que s’il y a cette réconciliation, cette convergence d’idée pour que tous les Maliens qui aspirent à ramener la paix et la sécurité, le bon vivre ensemble, toutes les populations se donnent la main, essayent aussi de renforcer l’Etat parce que, pour nous, on ne peut pas avoir un autre avenir de quiétude, de paix, de développement en dehors du Mali. C’est vrai que notre pays est dans une situation extrêmement difficile, l’accord de paix qu’on a signé de 2015 à nos jours ne connaît pas d’avancées extraordinaires. Le tissu social s’est beaucoup dégradé, les conflits intercommunautaires se sont multipliés. Je pense qu’au-delà de tout ça, si les Maliens prennent conscience que c’est d’abord eux la solution à leur problème et que personne ne résoudra nos problèmes et stabiliser notre pays à notre place, je pense qu’en ce moment-là, on aura fait un pays important.
Que pensez-vous de l’armée reconstituée ?
J’espère que ça ne va pas redevenir comme ce qu’on a vécu avec l’échec du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination). A part le côté officiel où les gens ont des matricules, ils sont officiellement intégrés, ça me fait penser à la même chose. J’espère que les gens qui ont intégré l’armée malienne joueront pleinement leur rôle et qu’ils vont en réalité s’adonner à leur tâche, c’est-à-dire servir au sein des forces armées et de sécurité. L’armée reconstituée, dans la phase actuelle, suscite beaucoup d’espoir, mais moi j’ai des réserves là-dessus parce que l’expérience du MOC nous a montré que c’est quelque chose qui n’a pas marché. Maintenant c’est l’étape de l’armée reconstituée, on verra bien ce que ça va donner mais je pense que c’est la confiance d’abord qui doit être le principe de base sur lequel, cette nouvelle armée doit se bâtir.
Propos recueillis par Souleymane Ag Anara