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Niger : 3 personnes blessées et 175 cases incendiées après des violences entre autochtones et migrants à Agadez

Trois personnes ont été blessées, dont deux grièvement, lors des violents affrontements entre des habitants et des migrants nigérians à Agadez (nord), ont annoncé samedi 21 juin les autorités municipales.

Les violences ont éclaté le 18 juin dans le quartier Tekazamte (est), après qu’un jeune du quartier a été « accusé à tort » d’avoir incendié deux cases du camp de migrants. Les tensions ont dégénéré le lendemain matin en affrontements à l’arme blanche, faisant trois blessés, dont deux graves, et entraînant l’incendie de 175 cases dans le ghetto de « Gadon kaya », en périphérie de la ville.

Cette zone abrite plus de 1 600 migrants nigérians arrivés de manière autonome et vivant hors du dispositif officiel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ce ghetto, situé près du centre de transit de l’OIM, fait l’objet de réclamations récurrentes des riverains, qui dénoncent des actes de délinquance et d’insécurité

Les forces de sécurité ont été déployées et un migrant identifié comme meneur a été interpellé, a précisé la mairie d’Agadez. Plus de 1 573 migrants en situation irrégulière ont ensuite été regroupés et transférés vers le centre régional des refoulés nigériens d’Algérie. Une aide d’urgence, comprenant des kits alimentaires et des repas, a été apportée par le HCR, l’OIM et des ONG partenaires.

Face à la situation, les autorités locales et les organisations humanitaires ont tenu vendredi une réunion d’urgence sous la présidence de l’Administrateur délégué de la commune, le commandant Assarid Almoustapha.

Au cours de la rencontre, les autorités ont exigé des organisations humanitaires la présentation sous 72 heures d’un plan de rapatriement et ont mis en place un comité de suivi. Par ailleurs, sur décision des autorités régionales et nationales, un terrain a été attribué pour délocaliser le centre de transit de l’OIM hors de la ville.

Situé en pleine ville d’Agadez, ce centre suscite depuis plusieurs années la colère de nombreux habitants qui réclament sa délocalisation loin du centre urbain. La population dénonce régulièrement sa proximité avec les quartiers d’habitation, soutenant qu’il favorise l’insécurité urbaine. Vols, agressions et même des cas de viols sont souvent imputés à certains migrants en errance, installés dans des ghettos informels aux abords du centre.

Agadez, carrefour migratoire vers l’Algérie et la Libye, accueille des milliers de migrants en transit ou refoulés, souvent à l’origine de tensions avec les communautés locales. En 2024, plus de 31 400 migrants ont été refoulés d’Algérie et accueillis à Agadez, selon l’ONG Alarme Phone Sahara.