La ville d’Agadez au nord du Niger, reçoit régulièrement des migrants refoulés d’Algérie.
Depuis le début de l’année 2015, 6000 Nigériens ont été rapatriés, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Parmi les vagues de migrants, il y a toujours une cinquantaine, voire une centaine d’enfants, indique M. Azawa Mahamane, chef d’antenne de l’OIM à Agadez, à Sahelien.com. Il ajoute que ces enfants partent en Algérie pour mendier.
En fin de semaine dernière, Agadez a accueilli 200 migrants nigériens. Sahelien.com a rencontré certains migrants refoulés au bureau de l’OIM à Agadez.
Agée de 33 ans et mère de 7 enfants, Zaharatou Abdou, affirme avoir quitté Matamey dans la région de Zinder, pour aller mendier à Tamanrasset en Algérie.
« C’est une amie qui m’a contactée et m’a dit qu’on peut avoir beaucoup d’argent en partant mendier en Algérie. J’ai donc emprunté de l’argent à des connaissances pour payer le transport pour faire le trajet Zinder-Agadez-Arlit (au Niger), et Tamanrasset (Algérie).
Après plusieurs mois dans le pays d’accueil, Zaharatou Abdou explique qu’elle a été forcée à retourner au Niger.
« Un matin, on nous a tous mis dans un camion. On n’a même pas eu le temps de prendre un seul habit. Voilà comment je me suis retrouvée aujourd’hui à Agadez, après 6 jours de voyage dans un camion avec des enfants, des vieux, des jeunes hommes et des vielles femmes », raconte-t-elle.
Pour Abdou Mazawagé, habitant de Kantché dans la région de Zinder, ce départ du Niger se justifie par le manque de ressources.
« Il n’y a rien chez nous. Les champs n’ont rien donné, tout ce qu’on peut faire, c’est tendre la main. L’Etat ne nous vient pas en aide », témoigne-t-il.
Et d’ajouter : « je regrette aujourd’hui d’avoir fait ce voyage, car je n’ai rien gagné. Tout ce que j’ai eu, je l’ai dépensé là-bas. J’ai peur maintenant de rentrer au village et d’être obligé de vendre ma maison pour rembourser les dettes contractées ».
Selon l’OIM, d’autres rapatriés sont attendus d’ici à la fin du mois à Agadez.