Au moins deux fois par mois, elles se retrouvent pour faire le point sur l’avancée de la culture et la commercialisation de leur produit.
Cette plante a beaucoup fait parler d’elle en cette période de crise sanitaire. « Nous, quand on a commencé à planter l’artemesia, c’est dans le but d’aider les gens, à travers cette plante, à éradiquer le paludisme », rappelle Hadjia Aïcha Ahmayade, présidente de l’association qui cultive l’artemisia à Agadez. Et de poursuivre : « aujourd’hui, avec les maladies en cours, on parle de coronavirus, le produit que Madagascar a utilisé, c’est à base d’artemesia. Nous, on ne savait pas. Si aujourd’hui, Dieu a fait que c’est une plante qui va soigner cette maladie, c’est une joie pour nous tous, pour toute l’Afrique, pour tout le monde entier ».
Au moment où les recherches se poursuivent pour trouver un remède contre la maladie à coronavirus (Covid-19), les autorités locales encouragent l’association dans la production de l’artemisia. « Le sens du fondement du groupement féminin, c’était vraiment de faire la culture de l’artemesia contre le paludisme. Si aujourd’hui, on se rend compte qu’à part l’effet sur le paludisme, ça a des vertus contre la Covid-19, c’est tout à fait bénéfique pour nous et toute la population du Niger dans son ensemble. On ne pourrait que les encourager dans ce sens. C’est pourquoi, nous avons décidé à notre niveau d’aller les voir sur le terrain et de les soutenir, leur apporter toute aide qui pourrait booster leurs activités », indique Dr Boukari Mamane, président de la délégation spéciale d’Agadez.
Depuis plusieurs années, ces femmes regroupées au sein d’une coopérative se sont spécialisées dans la culture de l’artemesia. Elles commercialisent la plante afin de subvenir à leurs besoins. Et depuis l’apparition de Covid-19, c’est la ruée vers ce produit. Même si, officiellement, le Niger continue de traiter les patients avec la chloroquine et l’azithromycine en milieu hospitalier.
Sory Kondo, Omar H. Saley