A Agadez, ceux qui interviennent dans le secteur de la migration irrégulière à savoir passeurs, chauffeurs, convoyeurs, propriétaires de véhicules, responsables de ghettos, restaurateurs, ont annoncé le week-end dernier, la fin de leurs activités.
Plus de trois cent personnes se sont donc regroupées pour la première fois, depuis l’adoption de la loi 2015- 36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite de migrants.
Réunis en Assemblée générale au gouvernorat d’Agadez, les acteurs directs et indirects du secteur de la migration ont examiné la situation née des mesures adoptées par les autorités nigériennes dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine.
Dans leur déclaration finale lue devant les autorités régionales, ils ont indiqué avoir « compris le contexte général ayant conduit » le Niger à adopter « les mesures correctives en lien avec la migration illicite ».
« Nous déclarons avoir abandonné toute prestation de service aux réseaux de la migration irrégulière », a souligné Amadou Oumarou, Secrétaire Général du comité des prestataires de la migration.
En contrepartie, le comité a demandé l’appui des autorités, notamment un plan de reconversion et d’insertion sociale ainsi que la libération de leurs camarades qui sont en prison.
« Nous demandons au porteur de projet en lien avec la migration d’accélérer leur mise en œuvre au seul profit des acteurs directs et indirects du secteur pour soulager les souffrances », a ajouté M. Oumarou.
Le gouverneur de la région d’Agadez, Sadou Saloké, a indiqué avoir pris acte de cette déclaration et a promis le soutien des autorités.
« Nous accueillons avec satisfaction la déclaration des prestataires de la migration. Cela va nous permettre de les insérer dans le programme de reconversion visant à développer la région d’Agadez, car c’est cette même jeunesse qui est l’avenir du Niger », a affirmé le gouverneur.
Le nombre de migrants qui ont tenté de passer la frontière avec la Libye ou l’Algérie à partir de la région d’Agadez, est à la baisse depuis mi-2016.
De plus de 48.000 migrants sortants en juillet 2016, ce chiffre est passé à 1.525 en novembre. C’est ce qu’a indiqué, en janvier dernier, l’agence de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA-Niger), dans son dernier rapport.