Depuis l’entrée en vigueur, en mai 2015, de la loi contre le trafic de migrants au Niger, les forces de défense et sécurité (FDS) multiplient des opérations sur le terrain.
Dans la ville d’Agadez au nord du pays, les arrestations et interpellations se poursuivent notamment dans les maisons appelées « ghettos », où les migrants de passage sont clandestinement gardés.
Selon une source sécuritaire, 160 pick-up ont été saisis et 52 passeurs arrêtés à Agadez, depuis le début de l’opération.
Dimanche dernier, toujours dans la région, 250 migrants ont été interpellés à Siguidim avant d’être transférés au centre de transit de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) à Dirkou, en attendant leur retour dans leur pays d’origine.
Les passeurs rencontrés indiquent avoir abandonné leur job parce qu’ils sont sous la menace d’arrestation.
Selon eux, l’insécurité va augmenter dans la région si les autorités ne proposent aucune alternative avant d’appliquer la loi.
Selon le correspondant de Sahelien.com, le chargement des migrants se fait maintenant à l’extérieur de la ville. Ils rejoignent en taxis ou en véhicules personnels, les passeurs loin des postes de contrôle.
La localité de Tourayate (80 km au nord-est de la ville d’Agadez) qui recevait plus de 1500 migrants chaque semaine, fait désormais l’objet de contrôles réguliers des FDS.
Selon le ministre de l’intérieur, le trafic constitue une menace pour la région. M. Bazoum, souligne que des passeurs ramènent des armes de la Libye après avoir déposé les migrants.
Pour lutter contre l’immigration clandestine, les autorités nigériennes évaluent les besoins à plus d’un milliard d’euros. Cela pour renforcer la sécurité et créer des projets de développement.
Les mesures prises par le Niger peuvent expliquer l’augmentation du trafic, malgré l’insécurité, ces derniers temps au nord du Mali.
Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), du 1er juillet au 30 septembre dernier, environ 7 640 migrants, soit 125 migrants par jour, auraient transité par Gao et Benena.
En plus de ces axes, « une troisième route Kayes-Gogui-Tombouctou serait de plus en plus empruntée par les migrants », a indiqué le Chef de mission de l’OIM au Mali, dans le dernier bulletin humanitaire d’OCHA.