Depuis la mise en place des différentes mesures de lutte contre la propagation du covid-19 par les autorités nigériennes, les activités économiques sont au ralenti et le fonctionnement de l’administration publique perturbé.
Les petits commerçants dont la plupart travaillent dans l’informel se plaignent de cette situation, malgré l’annonce de certaines mesures d’accompagnement par le président de la République.
Salifou, vendeur ambulant de thé devant un bar du quartier Kalley-Est témoigne : « je suis au chômage depuis quatre jours, chaque nuit, il faut que je sorte travailler pour nourrir ma famille. Maintenant avec le couvre-feu, je suis obligé d’être à la maison avant 19 heures. En plus, le matin, je ne travaille pas et on ne sait même pas quand cette pandémie va finir. L’Etat doit penser à nous distribuer des vivres pour nous soulager ».
Cette crise sanitaire a également porté un coup dur au secteur du transport urbain. Les chauffeurs de taxi et autres muni-bus sont aussi touchés par les mesures. « La nuit, nous n’avons pas le droit de travailler et le matin nous sommes autorisés à prendre seulement trois passagers contre quatre passagers auparavant. J’ai gagné trois fois moins que d’habitude. Tout le monde a peur de monter dans un taxi à cause du coronavirus », indique un chauffeur.
Selon l’économiste Abdou Hima, joint au téléphone, « quand toutes les activités économiques s’arrêtent, il faut s’attendre à une crise. Pour le cas du Niger, nous importons tous les produits de l’extérieur et si la situation dure, la famine risque de s’installer dans tout le pays. Notre tissu économique est trop fragile, il faut se préparer au pire ».
A la date du 4 mars, « 144 patients ont été déclarés positifs au covid-19 dont 136 en cours de traitement et 8 décès », selon le ministère de la santé.
Omar H. Saley