Depuis l’adoption de la loi contre le trafic des migrants par le gouvernement nigérien en mai 2015, plusieurs passeurs et véhicules de transport des migrants ont été arrêtés à Agadez.
Le flux de migrants a considérablement diminué et l’économie de la ville a été touchée, selon le Conseil régional d’Agadez.
Les « ghettos », maisons où sont logés les migrants pendant leur séjour sont presque vides.
Au quartier Misirata situé à l’entrée de la ville d’Agadez, on dénombre plus d’une trentaine de ghettos.
Nous avons rencontré Seydou Ba, dans l’une de ces maisons. Âgé d’une trentaine d’années, il est originaire du Sénégal et vit depuis dix-mois à Agadez.
Selon lui, la maison accueillait plus de 500 personnes par semaine, mais aujourd’hui, il est l’un des derniers occupants. Même ceux qui s’occupent des ghettos ont abandonné le travail, explique M. Ba.
« Le nombre de migrants a chuté ces 5 derniers mois dans les ghettos d’Agadez. On nous a tous dit de quitter le coin et depuis lors, moi je me débrouille. J’ai un petit kiosque et je vends de la nourriture aux gens qui sont dans le quartier », poursuit-il.
Et d’ajouter : « Je suis resté parce que je n’avais pas les moyens de continuer la route vers l’Europe. Actuellement, je suis découragé de prendre cette route car beaucoup de mes amis sont rentrés chez eux. Si je gagne un peu d’argent je vais rentrer dans mon pays ».
Manager d’un ghetto, le nigérien Moussa Ali confirme le départ des migrants d’Agadez. « Il n’y a presque plus de migrants à part quelques-uns qui sont restés d’eux-mêmes. Derrière le rideau, je fais toujours mon métier mais, je sais que plusieurs passeurs ont changé d’itinéraire pour rejoindre la Libye », indique-t-il.
Le Niger, l’un des principaux pays de transit des migrants, a signé mi-décembre 2016, un nombre de conventions de financement à hauteur de 500 millions d’euros avec l’Union européenne. Une partie de ces fonds servira à gérer le flux migratoire.