Elles font suite aux différentes manifestations relatives aux mesures de prévention contre le COVID-19 dans la région de Niamey.
Entre le 18 et le 20 avril, plusieurs des actes de vandalisme ont été perpétrés par des jeunes dans les rues de la capitale. Pour protester contre le couvre-feu instauré à Niamey depuis bientôt un mois et l’interdiction des prières collectives dans les mosquées, ces jeunes s’attaquent aux forces de l’ordre, barricadent des voies et brûlent des pneus un peu partout au niveau des carrefours de la ville.
Selon un témoin, ces jeunes sont organisés en groupe. « Ils ramassent les vieux pneus pendant la journée et d’autres cassent les lampadaires sur les voies publiques. A chaque fois qu’ils brûlent des pneus, ils se réfugient dans les maisons. Je pense que nous avons un problème de civisme sinon comment comprendre que les gens refusent de respecter la loi alors que c’est à leur avantage » a indiqué Abdouaziz Mahamane, un habitant du quartier Lazaret de Niamey, l’épicentre de ces manifestations.
« Nous sommes dans une société dont la grande majorité est analphabète. C’est facile de manipuler les gens. Si vous avez remarqué, beaucoup ne croient pas à l’existence de cette maladie de covid-19 malgré toutes les sensibilisations sur les médias. Les politiciens ont un rôle à jouer dans cette crise sanitaire mais malheureusement certains font feu de tout bois pour expliquer à leurs militants que la maladie n’existe pas et que le gouvernement utilise la population pour chercher de l’argent auprès de grandes institutions. Voyez-vous que les gens sont restés divisés face à la propagation de ce virus », explique pour sa part, le sociologue Ali Garba.
Le gouverneur de la région de Niamey, Issaka Assane Karanta, a animé, lundi, un point de presse, au cours duquel, il a dressé le bilan suite aux manifestations et appelé la population au respect strict des mesures préventives instaurées par les autorités dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie à coronavirus (Covid-19). Quelque 108 manifestants ont été interpellés un communiqué de la police. «Toutes les personnes interpellées seront déférées devant les tribunaux qui décideront de leur sort», a souligné le gouverneur.
Alors que le couvre-feu et l’isolement sanitaire de la ville prennent fin officiellement le vendredi prochain, le Niger a enregistré, hier mardi, deux nouveaux positifs, dont un premier à Tillabéry. Au total, 657 patients sont déclarés positifs, 510 en cours de traitement, 127 guéris et 20 décès.
Omar Hama Saley