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Niger : des organisations culturelles contestent l’article 12 de la Charte de la Refondation

Un collectif d’organisations nigériennes pour la promotion des cultures a dénoncé dimanche 27 avril l’article 12 de la Charte de la Refondation, qui érige le hausa en unique langue nationale au Niger.

Dans une déclaration publiée dimanche et consultée par Sahelien.com, le collectif, composé notamment de l’Association culturelle internationale (ACI-Gaabeero), de l’Association pour la Revalorisation des Cultures et des Arts du Niger (ARCAN) et de la Mutuelle des Jeunes pour le Développement (MJD), a estimé que cette décision est « un précédent grave susceptible d’alimenter les fractures sociales » et de compromettre « les efforts déployés depuis des décennies pour bâtir un Niger uni et indivisible ».

Selon ce collectif, depuis l’indépendance du pays en 1960, onze langues nationales étaient reconnues par les différentes Constitutions et Chartes, ce qui constituait « un gage durable de paix sociale et de stabilité politique ».

Le groupe dénonce une décision « maladroite et périlleuse », estimant qu’elle pourrait ouvrir « une boîte de Pandore dont les conséquences pourraient être périlleuses pour la cohésion sociale des Nigériens et des citoyennes et citoyens de l’AES », la Confédération des États du Sahel.

Ouvrir un dialogue

Le collectif appelle à « l’abrogation immédiate de l’article 12 », au « rétablissement officiel des onze langues nationales dans leur statut historique » et à « l’ouverture d’un dialogue inclusif sur la place des langues et des identités culturelles dans la refondation du Niger ».

Les auteurs en appellent à l’ensemble des « patriotes, leaders religieux, chefs traditionnels, intellectuels, leaders de la société civile et de la jeunesse » pour s’opposer à ce qu’ils considèrent comme une « instrumentalisation des appartenances communautaires à des fins de fragiliser l’unité nationale dans la diversité sociolinguistique ».

Depuis son adoption, la Charte de la Refondation suscite des critiques dans le pays, notamment autour de son article 12. Plusieurs voix dénoncent une disposition jugée discriminatoire et contraire à l’esprit d’unité nationale prôné par les textes antérieurs. Les autorités de transition n’ont pas, pour l’heure, réagi à ces déclarations.