Au Niger, les syndicats du secteur de l’éducation ont déposé, ce mercredi 28 mai, un nouveau préavis de grève générale de 120 heures, soit cinq jours ouvrables, sur toute l’étendue du territoire national. Le mouvement est prévu du lundi 2 au vendredi 6 juin 2025.
Dans un courrier officiel adressé à plusieurs ministères et consulté par Sahelien.com, la Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation (DSSEF) justifie cette décision par le non-respect des engagements pris par le gouvernement à travers le protocole d’accord du 15 février 2022 et le communiqué conjoint du 4 décembre 2024. Elle dénonce également le gel de toute mesure à incidence financière décidée « unilatéralement » par les autorités.
La plateforme revendicative reste inchangée : recrutement sans concours des enseignants contractuels à la Fonction publique, paiement des rappels et pécules dus, reprise des concours professionnels, sécurisation des enseignants dans les zones en conflit, adoption d’une grille salariale spéciale et réhabilitation des enseignants sanctionnés.
Lundi dernier, les syndicats avaient annoncé une série d’actions pour cette semaine, notamment un sit-in le 28 mai devant le ministère de la Fonction publique à Niamey et dans les gouvernorats et mairies à l’intérieur du pays, une journée de jeûne symbolique le 29 mai et des marches pacifiques le 30 mai.
Malgré les interdictions décrétées dans plusieurs localités pour des « raisons sécuritaires », des sit-in ont bien été tenus ce mercredi dans certaines villes de l’intérieur du pays, notamment à Agadez. La Dynamique avait condamné la veille cette décision des autorités, qu’elle qualifie de « violation des libertés fondamentales ».
Elle reste toutefois « ouverte au dialogue franc et constructif », mais tient le gouvernement et le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) pour « seuls responsables » de la crise actuelle dans le secteur éducatif.
La Dynamique avait entamé ce mouvement le 14 mai dernier et enchaîne depuis actions de protestation et grèves, dénonçant la précarité des conditions de travail et de vie des enseignants.