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Niger : le CPJ demande la libération immédiate de deux journalistes détenus à Kollo

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a réitéré, ce mardi 17 juin, son appel aux autorités nigériennes pour qu’elles libèrent « sans condition » deux journalistes de la radio privée Sahara FM d’Agadez, détenus à Kollo.

Dans un communiqué publié le même jour, l’organisation a exigé la remise en liberté de Hamid Mahmoud et Mahaman Sani. Les deux journalistes sont poursuivis pour avoir relayé des informations non officiellement confirmées sur une supposée rupture de coopération sécuritaire entre le Niger et la Russie.

« La détention prolongée de Mahmoud et Sani et les graves accusations auxquelles les trois journalistes sont confrontés mettent en évidence les risques pour les médias nigériens qui couvrent les affaires militaires. Les journalistes devraient être autorisés à couvrir librement les questions de sécurité, sans craindre pour leur liberté », a déclaré le CPJ.

Le 15 mai dernier, l’organisation avait déjà interpellé les autorités nigériennes à ce sujet. Elle dénonçait alors un « schéma de censure sur les sujets liés à la sécurité » et demandait de « cesser de criminaliser le journalisme ».

Arrêtés début mai à Agadez, Hamid Mahmoud, Mahaman Sani et leur collègue Massaouda Jaharou avaient été transférés à Niamey. Le 13 juin, le tribunal militaire a décidé de libérer provisoirement Massaouda Jaharou, et de placer sous mandat de dépôt les les deux autres à la maison d’arrêt de Kollo.

Ils sont accusés d’« atteinte à la défense nationale » et de « complot contre l’autorité de l’État », sans qu’une mise en accusation formelle ne soit encore prononcée.

Depuis le coup d’État de juillet 2023, les autorités militaires nigériennes ont durci les restrictions visant la presse, notamment sur les sujets de sécurité. En janvier 2024, la « Maison de la presse », l’association professionnelle qui coordonne une trentaine de médias indépendants, a été suspendue et remplacée par un comité placé sous contrôle de l’État.

En avril 2024, le directeur de publication du quotidien L’Enquêteur, Idrissa Soumana Maïga, a été arrêté, placé en détention au motif d’« atteinte à la défense nationale » après la parution d’un article sur l’installation présumée de dispositifs d’écoute russes dans des bâtiments officiels, puis libéré en juillet. Dans son classement mondial 2025 de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) place le Niger à la 83ᵉ position sur 180 pays, en baisse de trois places par rapport à l’année précédente.