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Niger : Le fichier électoral est remis à la CENI malgré la contestation de l’opposition

Le Comité chargé du fichier électoral biométrique (CFEB), a remis lundi 21 décembre, le fichier électoral à la commission électorale nationale indépendante (CENI).

Ce fichier comporte 7.569.172 électeurs au niveau national avec 25.464 bureaux de vote et 112.378 électeurs à la diaspora avec 332 bureaux.

Plus de 70.000 personnes ainsi que 200 tonnes de documents ont été déployés, pendant le processus d’élaboration du fichier électoral qui a duré un an et demi.

L’opposition politique nigérienne n’était pas présente à la cérémonie de remise du fichier. Il y a une semaine, elle a suspendu sa participation à l’audit du fichier électoral et réclamé l’intervention d’un cabinet indépendant et crédible.

Contacté par Sahelien.com, le député Nassirou Halidou du parti Moden-Lumana (opposition), a affirmé que l’audit du fichier intégral réclamé par l’opposition n’a pas été fait « dans les règles de l’art ».

« On a demandé à ce qu’on audite tout le fichier y compris le logiciel installé, ce qu’ils ne veulent pas. Quoi qu’il en soit, l’opposition ne va pas laisser le chemin libre au pouvoir pour organiser et gagner seul, les élections », a-t-il poursuivi.

Certains leaders de la société civile estiment que le fichier électoral doit être consensuel. « Il y a beaucoup de zones où, il n’y a pas eu suffisamment d’enregistrements, moi-même qui vous parle, je n’ai pas été enregistré », a déclaré Moussa Tchangari à Sahelien.com

Et d’ajouter : « si on veut faire des élections sans consensus politique, ça veut dire qu’on rajoute de nouveaux problèmes à ce que avons déjà ».

A deux mois des élections générales, neuf officiers supérieurs officiers des forces armées nigériennes ont été arrêtés à Niamey, la semaine dernière. Selon les autorités, ils « ont été identifiés comme étant responsables du coup de force projeté ».

Le climat sociopolitique est tendu à la veille de ces élections. Candidat à la présidentielle de février 2016, l’opposant Hama Amadou, est en prison depuis la mi-novembre, après son retour d’exil en France.

Le premier tour de la présidentielle couplée aux législatives est prévu le 21 février 2016, et le second tour, le 20 mars. Quant aux élections locales, elles auront lieu le 9 mai 2016.