Les autorités nigériennes ont lancé lundi 21 juillet à Agadez une caravane de sensibilisation sur les risques liés à la migration irrégulière, dans un contexte de reprise des flux migratoires dans la région.
L’initiative, portée par le ministère de l’Intérieur avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), vise à vulgariser la politique migratoire nationale récemment actualisée, notamment ses nouveaux volets liés à l’environnement et au changement climatique.
« La région d’Agadez concentre un important volume d’activités migratoires », a souligné le ministre de l’intérieur, général Mohamed Toumba, dénonçant les refoulements forcés de migrants opérés par certains pays voisins, en particulier l’Algérie et la Libye. Ces pratiques ont récemment fait l’objet de vives critiques de la part d’organisations de défense des droits des migrants.
En 2024, plus de 37.000 Nigériens ont été enregistrés à la sortie du territoire, selon les autorités frontalières. Sur la même période, environ 80.000 étrangers sont entrés dans le pays, renforçant son statut de zone de transit.
Le gouverneur d’Agadez a pour sa part évoqué plus de 48.000 migrants refoulés d’Algérie, portant à près de 80.000 les mouvements migratoires recensés dans la région.
La caravane, qui doit s’étendre à d’autres zones du pays, intervient après l’abrogation d’une loi de 2015 réprimant le transport de migrants, mesure critiquée par les acteurs locaux pour son impact sur les économies sahariennes. Elle survient aussi dans un contexte de tensions localisées entre migrants et communautés hôtes à Agadez.