Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN), dissous, a dénoncé jeudi soir la radiation de son secrétaire général, Abdoul-Nasser Bagna Abdourahaman, de la magistrature, affirmant que cette décision constitue une « dérive autoritaire ». Le syndicat appelle les magistrats à déposer leurs toges.
M. Abdourahaman, magistrat de 3e grade, 6e échelon, a été définitivement radié de la magistrature, le 14 août, par décret présidentiel, pris sur proposition du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.
Dans un communiqué publié le même jour, le SAMAN qualifie la mesure de « hors pair et attentatoire à l’indépendance de la magistrature » et indique que la radiation intervient « le lendemain de l’exercice [du syndicat] de son droit de réponse face à un point de presse truffé de contre-vérités et de fausses accusations » contre la magistrature.
Dans le texte signé par son secrétaire général adjoint Moussa Mahamadou, le syndicat annonce également l’arrêt des activités judiciaires dès vendredi, appelant à une « justice morte » jusqu’à la réintégration de M. Abdourahaman. Le communiqué souligne que « la justice ne doit être l’otage d’aucun pouvoir » et réaffirme son attachement « indéfectible à l’indépendance de la justice, gage de l’État de droit ».
Le SAMAN, dissous début août par le ministère de l’Intérieur, avait précédemment dénoncé une « violation flagrante des droits syndicaux » et critiqué le ministre Alio Daouda pour « harcèlement » et « ingérence dans les affaires judiciaires ».