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Niger : les syndicats de la NIGELEC contestent les raisons avancées pour sa nationalisation

Au Niger, les syndicats regroupés au sein de la Fédération des Organisations des Travailleurs de la NIGELEC (FOTN) ont réagi ce lundi 23 juin à la décision du gouvernement de nationaliser totalement la Société nigérienne d’électricité. Une mesure annoncée en Conseil des ministres le 19 juin dernier, alors que l’État détenait déjà plus de 99 % du capital de l’entreprise.

Les autorités avaient justifié cette décision par la nécessité pour l’État d’avoir « une maîtrise accrue sur la gestion de la société » et de mieux orienter la politique nationale en matière d’électricité. Elles avaient aussi évoqué les difficultés financières de la NIGELEC (Société nigérienne d’électricité) et certains avantages jugés excessifs dont bénéficieraient les agents, notamment un abattement de 90 % sur leur facture d’électricité.

Dans leur déclaration rendue publique à l’issue d’une session extraordinaire, les syndicats de la FOTN ont exprimé leur surprise. Ils disent en prendre acte, mais rejettent « catégoriquement les raisons avancées » par le gouvernement pour justifier cette nationalisation.

Des avantages jugés conformes aux usages

Les syndicats précisent que l’abattement sur les factures d’électricité représente en moyenne « 33 000 francs CFA par agent », loin des montants évoqués. Ils rappellent qu’il existe dans d’autres sociétés publiques des avantages similaires, voire plus importants, avec une prise en charge totale.

Concernant le 13ᵉ mois, également pointé par les autorités, les syndicats rappellent qu’il est prévu par un décret du 23 octobre 1986 relatif au statut du personnel des établissements publics et sociétés d’État. Ils ajoutent que la prime d’intéressement, elle aussi évoquée, dépend des résultats financiers de la société, et que « la NIGELEC a toujours présenté un résultat positif ».

Un déficit causé par les impayés de l’État, selon les syndicats

Les représentants du personnel dénoncent par ailleurs des « propos diffamatoires » tenus contre la société et ses agents lors d’un débat télévisé consacré aux délestages à Niamey et dans la zone fleuve. Ils affirment que les véritables difficultés financières de la NIGELEC sont dues au non-paiement de factures par l’État et certaines structures publiques, qu’ils estiment à plus de 40 milliards de francs CFA.

La FOTN recommande aussi la suppression de certaines taxes et redevances qui alourdissent la facture des abonnés, notamment la TVA et la redevance d’éclairage public.

Tout en réaffirmant leur soutien aux autorités de transition, les syndicats appellent au dialogue pour préserver les droits des travailleurs et garantir la stabilité dans le secteur.