Le gouvernement nigérien a défendu, samedi 27 décembre, sa gestion du secteur de l’uranium, au cœur d’un bras de fer avec le groupe français Orano sur fond d’accusations de vol. Lors d’un point de presse à Niamey, les ministres des Mines et de la Justice ont rejeté toute allégation assimilant les décisions de l’État à un acte illégal.
Pour les autorités, ces accusations déplacent le débat du terrain juridique vers celui de la polémique. Elles rappellent que les titres miniers accordés à Orano constituent des droits d’exploitation et non une propriété des ressources, lesquelles restent sous contrôle de l’État nigérien.
Dans le même temps, une enquête judiciaire a été ouverte à Paris pour « vol en bande organisée » d’uranium. Le Niger conteste fermement les faits qui lui sont reprochés et affirme que ses mesures s’inscrivent dans le cadre strict du droit national.
En septembre, l’État avait adressé une mise en demeure à Orano Mining pour plus de quatre milliards de francs CFA de taxes et redevances impayées, a indiqué le ministre des Mines. Selon lui, Orano n’a pas répondu, et une procédure de retrait de la concession d’Arlit est en cours.
Les autorités évoquent également un déséquilibre économique dans la commercialisation de l’uranium : malgré sa participation au capital de la SOMAÏR, la part de l’État est restée marginale sur plusieurs décennies. Face à cette situation, Niamey a nationalisé la société en juin 2025.
Le gouvernement rappelle aussi le passif environnemental et sanitaire accumulé après plus de cinquante ans d’exploitation. Début décembre, il avait annoncé son intention d’engager des poursuites contre Orano après la découverte de centaines de tonneaux de carottes radioactives à Arlit.
Orano avait, pour sa part, condamné fin novembre « le transport illégal de l’uranium entreposé sur le site de la SOMAÏR », affirmant ne pas en être à l’origine et estimant qu’il contrevient à une décision arbitrale du du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) rendue en septembre. Le groupe avait annoncé son intention d’engager des actions complémentaires, y compris pénales.
Malgré ce différend, le Niger se dit ouvert à des partenariats « respectueux, équilibrés et transparents », tout en affirmant sa détermination à défendre ses intérêts et sa réglementation.

