Le groupe français Orano a dénoncé le 20 juin la décision des autorités nigériennes de nationaliser la Société des Mines de l’Aïr (SOMAÏR), principal opérateur d’uranium du pays. Dans un communiqué, l’entreprise évoque une « expropriation » et accuse le gouvernement nigérien de poursuivre une politique visant à l’évincer du secteur minier.
« Cette démarche constitue une étape supplémentaire dans la volonté des autorités militaires d’évincer Orano du Niger depuis leur prise de pouvoir en 2023 », déplore le groupe, qui rappelle avoir tenté à plusieurs reprises d’ouvrir le dialogue.
L’entreprise dénonce également « une politique systématique de spoliation des actifs miniers », qu’elle estime contraire aux accords qui lient le groupe à l’État du Niger dans la SOMAÏR. Elle rappelle avoir déjà constaté, en décembre 2024, la perte de contrôle de ses filiales locales, après des « manœuvres illégales » des représentants de l’État. Ce qui, selon le groupe, l’a conduit à engager plusieurs procédures d’arbitrage international.
Orano dit « exprimer son plus profond regret » face à la dégradation de la situation et aux conséquences pour ses employés au Niger et les communautés locales. Le groupe indique qu’il entend réclamer réparation pour l’ensemble de ses préjudices et faire valoir ses droits sur les stocks d’uranium produits par la SOMAÏR.
Créée en 1968 et active depuis 1971 à Arlit, dans le nord du Niger, la SOMAÏR a extrait plus de 81 000 tonnes d’uranium, majoritairement exportées. Les tensions entre Orano et les autorités nigériennes s’étaient déjà accentuées en juin 2024, lorsque Niamey avait suspendu le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde, et maintenu depuis août 2023 un blocage des exportations d’uranium.