Après la récente attaque terroriste contre une patrouille de l’armée nigérienne qui a fait 28 morts et des blessés dans les rangs de l’armée, plusieurs voix se sont élevées parmi l’opposition, la société civile et les étudiants pour condamner cette attaque et pointer du doigt la responsabilité des autorités nigériennes dans la gestion de la lutte contre le terrorisme.
A l’appel de l’Union des scolaires nigériens (USN), ils étaient nombreux, essentiellement des étudiants, le samedi dernier, pour soutenir les forces de défense et de sécurité du Niger. Dans un discours à la place de la concertation, Idder Algabit, le secrétaire général du syndicat des étudiants a indiqué que « les bases étrangères n’apportent aucune plus-value aux forces nigériennes dans leur combat contre le terrorisme. D’où leur inutilité, en dépit du contexte sécuritaire qui ne cesse de se dégrader avec la multiplication des attaques terroristes. »
La présence des bases militaires étrangères françaises, américaines, allemandes et italiennes suscitent souvent des interrogations chez les populations. « Nous sommes sortis pour rendre hommage à tous les soldats tombés sur les champs d’honneur et en même temps nous demandons le départ immédiat des bases étrangères qui, à nos yeux, n’est qu’une simple occupation de notre territoire. Depuis qu’ils sont là, les attaques terroristes ne font qu’augmenter bien qu’ils aient tous les moyens pour prévenir et même empêcher ces attaques », a déploré Mahamane Sidi, étudiant à la faculté des lettres à l’université de Niamey.
Pour Moustapha, membre du comité directeur de l’USN, « nous devons agir à temps sinon notre armée va continuer à enregistrer des morts. A chaque fois qu’ils (terroristes, ndlr) tuent des Nigériens rien ne se passe à part une poursuite qui n’aboutit à rien du tout. Alors qu’il suffit qu’un citoyen français ou américain se fasse enlever, ils vont déployer des avions et de troupes au sol. Nous vivons une injustice sur notre propre territoire ».
Le 16 mai dernier, le groupe état islamique avait revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à 28 soldats nigériens dans la région de Tillabéri, proche de la frontière malienne.
Omar Hama Saley