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Niger/Société civile : des organisations réclament la libération de Moussa Tchangari

Figure de la société civile et secrétaire général d’Alternative Espaces Citoyens (AEC), Moussa Tchangari a été interpellé, mardi 3 décembre 2024 à Niamey. Selon des témoins, quatre hommes en civil ont pénétré chez lui, confisqué ses effets personnels, notamment son ordinateur et son téléphone, avant de le conduire vers une destination inconnue.

Une unité des forces de sécurité a ensuite été déployée devant son domicile, tandis que sa famille a été empêchée de quitter les lieux, suscitant des dénonciations de séquestration par plusieurs organisations.

Dans un communiqué en date du mercredi 4 décembre, Transparency International Niger a dénoncé cet acte, qualifié « d’enlèvement », et exige « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’acteur de la société civile. « Moussa Tchangari, fervent défenseur des droits humains, est un acteur clé de la lutte contre la corruption au Niger. Nous tenons le CNSP [organe militaire au pouvoir-ndlr] pour responsable de son sort », déclare Maman Wada, président de l’organisation.

De son côté, Amnesty International Afrique de l’ouest et centrale a exprimé ses inquiétudes face à ce qu’elle décrit comme une disparition inquiétante. « Nous appelons les autorités nigériennes à garantir le respect de ses droits », souligne l’ONG.

Le défenseur des droits humains est reconnu pour ses positions critiques envers le régime militaire en place depuis le coup d’État de juillet 2023. Il avait soutenu ouvertement l’ancien président Mohamed Bazoum, qualifiant le renversement de ce dernier de « grave recul pour la démocratie ». Ce n’est pas la première fois que le secrétaire de l’AEC fait face à des accusations : en 2015, il avait été arrêté après que son organisation eut dénoncé les conditions humanitaires dans le sud-est du Niger. Initialement accusé d’« association avec une entreprise terroriste », les charges avaient été requalifiées en « atteinte à la sécurité nationale ».

Selon des sources proches, Moussa Tchangari venait de rentrer d’un voyage à l’extérieur. L’AEC indique avoir effectué des recherches dans plusieurs lieux officiels de détention, sans succès. Elle déplore un mode opératoire similaire à d’autres interpellations récentes de citoyens critiques du régime.

Cette affaire suscite une vague de réactions au sein de la société civile, plusieurs organisations dénonçant une atteinte grave aux libertés fondamentales. Transparency International, Amnesty International et le Réseau Nigérien Anti-Corruption ont exprimé leur solidarité avec Moussa Tchangari et sa famille, et appellent les autorités à respecter les droits humains et les principes de justice.