Situé au cœur de la capitale, le marché Tagabati a pris feu, dimanche 15 mars, aux environs de 11 heures. Le syndicat des commerçants importateurs-exportateurs a lancé un appel à une journée ville morte, ce lundi et demain mardi.
Selon plusieurs témoins, l’incendie s’est déclenché au cours des échauffourées qui ont éclaté entre des manifestants et des éléments de la police qui essayaient de contenir une manifestation interdite par les autorités.
« Nous sommes sortis pour défendre la démocratie contre ce régime de prédateurs corrompus. Ils nous interdisent le rassemblement. Leur argument, c’est la lutte contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. Je vous souligne que nous n’avons pas encore de cas au Niger donc ça n’a pas de sens », indique, Harouna Djibo, un manifestant
La marche devrait converger vers la place de la Concertation, devant l’Assemblée nationale, mais les forces de l’ordre ont barricadé les alentours du lieu de la manifestation. « Ils ont tiré du gaz lacrymogène sur nous. Je pense que c’est en ce moment que l’incendie s’est déclaré » ajoute Moussa, un autre manifestant. Et de s’interroger: « sinon comment peut-on comprendre ça ? ». L’incendie a fait au moins trois morts.
L’origine du feu reste toutefois inconnue. Les agents de police accusent les manifestants et vice versa. Selon le ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed, qui s’est rendu sur le lieu de l’incendie, une enquête sera ouverte afin de punir les auteurs de cet acte.
Omar H. Saley