Depuis le 6 décembre dernier, le réseau des photographes du Mali, composé de groupements et collectifs de photographes, organise la première édition du mois de la photo, dénommée Phot’Art. L’objectif, selon les organisateurs, est de relancer le secteur de la photographie.
Cette édition est marquée par des expositions photographiques itinérantes dans la capitale malienne. A l’occasion de leur troisième vernissage qui a eu lieu au Cadre de promotion pour la formation en photographie (CFP) à Bamako, le jeudi 20 décembre, les photographes et les organisateurs de l’événement nous ont expliqué leurs motivations. « On a constaté que les photographes ne travaillent pas jusqu’à l’approche de la biennale. On s’est demandé s’il ne serait pas mieux de faire quelque chose pour les réveiller. C’est pour pourquoi un concours a été lancé pour permettre aux photographes de préparer la biennale en question qui ne voit pas la participation de beaucoup de photographes maliens alors que ça se passe à Bamako », a indiqué Seydou Camara, président du comité de pilotage de Phot‘Art.
Selon M. Camara, l’inter-biennale est aussi l’occasion de rendre la photographie accessible au public. « Beaucoup de personnes pensent que la photo artistique se fait pour les Blancs. C’est pour tout le monde, c’est pourquoi on a décidé d’aller à la rencontre des gens qui n’ont pas la chance, l’envie, ou qui ne savent pas où aller pour voir les photos artistiques », a-t-il souligné.
Quinze photographes dont trois femmes participent à cette première édition. « Notre grand problème est que, tout ce qui intéresse les Maliens, c’est leurs photos à eux-mêmes, c’est-à-dire les photos prises lors d’un baptême, d’un mariage (…). L’un des objectifs de cette inter-biennale est d’associer la population malienne à la photographie et de leur faire savoir qu’on peut raconter une histoire à travers une photo », affirme Kany Sidibé, une participante.
Animation musicale traditionnelle, danse et surtout rencontre avec la population à travers un petit tour à pied, les photos en mains, dans les rues du quartier Hippodrome étaient au rendez vous pour inciter la population ainsi que les passants à apprécier les photos artistiques. Les expositions continuent jusqu’au 17 janvier 2019 à Bamako.
Salomé Dakouo, Stagiaire