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Processus de paix au Mali : à Gao, le MOC ne rassure plus

Quatre mois après leur opérationnalisation, les patrouilles mixtes regroupant armée et groupes signataires de l’accord de paix tardent à impacter positivement la situation sécuritaire de la région de Gao. Au contraire, entre enlèvements des véhicules même du MOC et implication de ses membres dans des braquages des motocyclistes, le mécanisme opérationnel ne rassure plus. 

« Si on entend parler du MOC c’est qu’ils ont volé quelque part », fustige Issa Boncana Maïga, vice-président du Conseil régional des jeunes. A Gao, un nouveau véhicule du mécanisme opérationnel de coordination (MOC) a été enlevé, lundi soir, selon plusieurs sources locales. L’auteur est proche de la Plateforme, mais ne serait pas du MOC. Il a pris le véhicule avec le vrai chauffeur (élément du MOC) pour exécuter une commission à l’hôpital régional, mais il va changer de trajectoire pour disparaître avec l’engin.

Ce genre de scénario est arrivé au moins quatre fois dans la ville de Gao depuis la mise en place de ce mécanisme de l’accord de paix en janvier dernier. La situation sème de plus en plus le doute chez les habitants. « Je me demande qui sont ces hommes à qui on a donné des véhicules et des armes pour assurer notre sécurité », s’interroge Abdourahamane Maïga, habitant du quartier Ajannabandja, joint par Sahelien.com. Issa Boncana Maïga enfonce : « Ils sont dans un camp ici, entassés et ne font rien du tout. Sauf aller encercler le Conseil régional » où se trouve le président de l’autorité intérimaire.

Dans la ville, on a très vite oublié les belles images annonçant, il y a quelques mois, le démarrage des patrouilles mixtes. Car sur le terrain, la situation est bien dramatique avec la multiplication notamment des braquages de motocyclistes impliquant souvent les combattants même du MOC. Ils avaient été annoncés comme le garant de la sécurité dans toute la région et encore comme le visage de la future armée dans le nord du Mali.  « Je pense qu’il y a eu beaucoup de défaillances. Il a été prouvé plusieurs fois que ce sont les agents du MOC qui ont eu à commettre la plupart des enlèvements de véhicules et de moto dans la ville », déplore M. Maïga. Des accusations fondées car, début mai, deux personnes ont été tuées dans une tentative de braquage impliquant des combattants du mécanisme opérationnel. Peu avant, deux autres éléments ont été et molestés par des jeunes, toujours dans une tentative de braquage.

Au sein du mécanisme, on tente tant bien que mal de se défendre. « Ces combattants n’ont pas encore tous les réflexes d’un vrai militaire », glisse un haut gradé. En avril, des meures « disciplinaire » et « contraignante » incluant une police militaire ont été mises en place par les responsables. Mais là aussi, le doute plane sur leur efficacité. « Ils (les combattants, ndlr) obéissent plus à leur mouvement respectif qu’aux règles même du MOC. Cela rend les choses beaucoup plus compliquées », ajoute la même source. Précisant tout de même que les populations ont tendance à accuser les combattants de tous les actes de banditisme dans la ville.

Aboubacar Dicko

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