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Référendum : les majeurs, candidats au bac, pourront-ils voter ?

Après la phase de vulgarisation du projet de nouvelle Constitution, la campagne référendaire a été officiellement ouverte le 2 juin dernier. Chez les jeunes, notamment les majeurs candidats au baccalauréat, leurs préoccupations restent les préparatifs de l’examen qui aura lieu, le lendemain du référendum.

Il est 10 heures, ce samedi 3 juin, au lycée Mamadou M’Bodj de Sébénikoro, en commune 4 du district de Bamako. A deux semaines du baccalauréat général 2023, Nagnagalen Kamissoko (19 ans) et Nassira Sidibé (18 ans), sont là pour les dernières révisions. « La priorité, c’est le bac », répondent-elles à la question concernant leur participation au scrutin fixé à la veille des épreuves écrites.

Initialement prévu le 19 mars, le projet de nouvelle Constitution sera finalement soumis au vote, le 18 juin prochain. La nouvelle date annoncée, le 5 mai par les autorités de la transition, a suscité beaucoup d’interrogations. D’un côté, la société civile, à travers la Mission d’observation des élections au Mali, s’est inquiétée des insuffisances organisationnelles et techniques notamment, l’installation des coordinations de l’Autorité Indépendante de la Gestion des Elections (AIGE), l’enrôlement, la rectification et le retrait des cartes biométriques sécurisées qui serviront, selon la nouvelle loi électorale, de carte d’électeur.

D’autre part, la situation sécuritaire au centre et au nord du pays peut être un frein à la participation effective des populations, selon des observateurs.

A ces préoccupations, s’ajoute la question de la date du vote. En effet, le baccalauréat malien, l’un des examens les plus importants du pays permettant aux élèves du secondaire d’accéder à l’université, débute le 19 juin, soit un jour après le vote. Ce planning permettra-t-il aux candidats ayant l’âge de voter d’exprimer leurs voix ? A la question, l’air surpris, le président de l’AIGE a, au cours d’un point de presse, le 9 mai, dit n’avoir été au courant de cette coïncidence qu’à la veille de l’annonce. Selon lui, les autorités concernées prendront des décisions pour régler rapidement ce dysfonctionnement dans le calendrier. Sans quoi, les jeunes qui sont touchés se verront priver de leur droit au vote.

Généralement au Mali, les élections sont organisées dans les écoles tout comme les examens de fin de cycle. Les centres sont choisis pour leurs capacités d’accueil et leur proximité avec les candidats. Sur les réseaux sociaux, les réactions n’ont pas tardé à affluer. Selon certains, c’est une erreur de programmer ainsi deux évènements aussi importants pour le pays. Le ministère de l’Education a envoyé, le 9 mai dernier, une note aux différentes académies les invitant à épargner tous les établissements impliqués dans l’organisation du bac au référendum.

Dans le cas malien, il y a des électeurs, surtout des candidats aux examens de fin de cycle qui sont à des centaines de kilomètres de leur lieu de vote. Ils seront obligés de faire le choix entre les deux évènements. C’est le cas des élèves qui ont quitté leurs localités pour venir suivre des cours là où il y a des lycées.

Les établissements contactés n’ont pas voulu s’exprimer sur les conséquences directes sur les apprenants. Par ailleurs, ils estiment que ça aurait été mieux de ne pas mêler une autre activité d’envergure nationale au bac dont la date est connue depuis octobre 2022.

Comme Nagnagalen et Nassira, ils sont nombreux, les candidats au bac ayant l’âge de voter qui préfèrent se concentrer sur l’ultime examen dont la bonne préparation les rapproche de l’admission.

Chaka Keita