Comment le numérique peut-il soutenir les objectifs de développement durable ? Quels sont les défis auxquels l’écosystème numérique est confronté au Mali ? Quelles peuvent être les pistes de solution ? Comment la finance digitale peut-elle soutenir le développement du pays ? Telles étaient les thématiques évoquées, ce mardi 9 juin, à l’occasion d’un atelier dédié à l’innovation digitale. L’une des panélistes, Sabine Mensah, spécialiste technique au Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU ou UNCDF) répond à Sahelien.com.
Pourquoi une telle journée sur l’innovation digitale ?
Nous cherchons à voir comment utiliser les technologies pour permettre aux populations d’avoir accès à des services financiers et non financiers leur permettront d’arriver à leurs objectifs de développement économique, social et culturel.
Comment le numérique peut-il soutenir les Objectifs de développement durable en Afrique?
Le numérique nous permet de maximiser l’impact et de transcender les distances et le temps. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas avoir une banque dans une zone reculée où, il n’y a pas suffisamment de populations pour le modèle commercial. Mais, la plupart des gens qui vivent dans ces régions-là, ont un téléphone mobile. Imaginez, si nous sommes en mesure d’amener la banque dans leur téléphone, nous serons encore plus près des clients. Et c’est cet objectif d’inclusion financière que cherche l’UNCDF. C’est de voir comment nous travaillons avec le secteur privé pour les amener à offrir des services financiers au dernier kilomètre à la personne qui est aujourd’hui exclue du système financier classique.
Comment comptez-vous y parvenir alors qu’il y a des problèmes de couverture réseau ?
Dans cette stratégie, de ne laisser personne de côté dans l’ère numérique, nous travaillons sur quatre champs qui, pour nous, sont interdépendants. L’un de ces champs, c’est un système de paiement digital qui est accessible à tous. Ça veut dire, des prérequis en terme de connectivité, en terme de couverture réseau, d’accès à l’internet sont disponibles et à tous. Donc, nous faisons un plaidoyer pour un accès universel au système des paiements et à la connectivité. Mais, ce n’est pas que ça. Vous avez aussi un aspect qui est de dire que nous allons utiliser le digital pour permettre aux populations de mieux s’approprier les outils, d’être beaucoup plus autonomes et de pourvoir prendre les décisions pour les produits qui répondent à leurs besoins. Et finalement, nous allons être avec le secteur privé pour offrir des innovations numériques qui répondent au besoin, c’est-à-dire qui s’appliquent à la digitalisation de l’agriculture, à l’entrepreneuriat, à l’accès aux services de base comme la santé, l’éducation. Ce sont ces aspects-là que nous nous voulons faire. Et nous, UNCDF, nous sommes facilitateurs de l’écosystème. C’est en travaillant avec le secteur privé, le gouvernement, les régulateurs, les parties prenantes, les autres bailleurs de fonds et partenaires techniques et financiers que nous allons y arriver. C’est un défi qui est surmontable parce que la technologie n’est plus un problème. C’est une volonté des hommes de voir comment est-ce que nous pouvons mutualiser les efforts pour utiliser le digital et ne laisser personne de côté.
Quelle sera la suite ?
L’objectif pour nous c’est déjà d’exposer cette stratégie, de voir comment est-ce que nous pouvons faire des partenariats avec ceux qui sont déjà sur le marché, qui ont déjà travaillé dessus et nous nous amenons notre expertise technique pour maximiser l’impact qu’ils ont. Pour nous, c’est vraiment le début de programmation et nous allons utiliser cette journée pour pouvoir arriver à mettre en œuvre cette stratégie.
Propos recueillis par Augustin K. Fodou