La dégradation de la situation sécuritaire rend difficile l’accès aux soins de santé dans plusieurs localités du pays. « Santé de la femme au Mali, quels défis à relever ? », c’était le thème autour duquel s’est tenu un café de presse organisé, il y a quelques jours à Bamako, par l’ONG Médecins Sans Frontières.
La santé reproductive, des cas de violences sexuelles du fait de l’insécurité, des problèmes liés à l’inclusion des populations rurales dans le système de prise en charge du cancer de sein et du cancer du col de l’utérus au Mali, ce sont entre autres thèmes débattus au cours cette rencontre en prélude à la journée internationale des droits des femmes célébrée chaque 8 mars.
Le taux de mortalité élevé lié aux accouchements est causé par l’insécurité notamment au nord et au centre du pays. Ce qui fait que les femmes arrivent tard dans les structures de santé ou accouchent à la maison. « Ce sont aussi des zones ou l’accessibilité aux services de santé est limitée à cause notamment de l’insécurité et de la distance… », a indiqué Dr Didier Tshialala, coordinateur médical à MSF Mali.
#Mali – À cause de l’insécurité, les services sociaux de base et en particulier les services de santé sont peu fonctionnels.
.@MSF intervient dans la zone de Ségou pour prendre en charge les enfants âgés de moins de 15 ans, qui constituent les couches plus vulnérables. #Ségou pic.twitter.com/AhRVLqNyF2
— MSF Western & Central Africa (@MSF_WestAfrica) March 2, 2020
L’insécurité augmente également la vulnérabilité des femmes et des filles et les expose aux risques d’agressions sexuelles. Au moins 14 cas de violences sexuelles ont été recensés par l’ONG l’année dernière.
Des femmes de plus en plus confrontées au cancer
D’après l’Agence internationale de recherche sur le cancer, en 2018, on estimait le nombre de nouveaux cas à « plus de 13000 par an au Mali ». Il s’agit majoritairement des cancers du sein et du col de l’utérus.
La prise en charge de cette maladie surtout en milieu rural pose problème, selon Idrissa Compaoré, coordinateur médical. « Il faut souligner que cette population rurale est oubliée dans la stratégie de prise en charge du cancer, c’est-à-dire que tout se passe à Bamako. En dehors de la capitale, il n’y a pas grande chose, toutes ces populations qui sont dans les autres régions sont moins considérées dans le système de prise en charge » a-t-il évoqué.
Selon l’ONG, les barrières financières et culturelles ainsi que la méconnaissance de la maladie font que beaucoup de patientes sont vues à un stade avancé de la maladie et dont les chances de rémission sont réduites.
Sory Ibrahima Maïga