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Sécurité et Climat : le Mali au centre des débats à la conférence aux Pays-Bas 

En marge de la 4è conférence internationale sur la sécurité planétaire qui s’est tenue à La Haye aux Pays-Bas, du 19 au 20 février, des experts maliens et d’autres spécialistes du Sahel ont mené des réflexions sur la situation qui prévaut dans la zone pour en dégager des recommandations.      

Le Mali est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Les ressources se font de plus en plus rares, la pauvreté s’accentue et l’insécurité aggrave la situation alimentaire notamment au centre du Mali. Des populations sont parfois obligées de se déplacer à cause de la sécheresse ou des inondations.

Il est impossible de dissocier sécurité, climat et conflit selon Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU pour la MINUSMA. « Il y a de plus en plus de sécheresse qui dure longtemps. L’année passée, il y avait non seulement la sécheresse mais aussi des inondations qui ont entraîné beaucoup de déplacés, qu’on peut appeler des ‘‘déplacés climatiques’’. Aujourd’hui, on passe de 30.000 à 120 000 déplacés, et quand ils se déplacent, ils vont où ? Parmi eux, il y a  aussi des pasteurs qui doivent se déplacer avec leurs troupeaux. Il n’y a presque plus de corridors de transhumance à certain niveau, donc c’est tout ce mélange qui crée des conflits avec des agriculteurs », a-t-elle expliqué.

Hamidou Oumarou, est originaire du centre du Mali et a participé à la conférence pour faire un plaidoyer au nom des populations du centre. Selon lui, l’Etat et ses partenaires techniques et financiers doivent associer les habitants à l’élaboration des projets. « Les populations locales ont besoin aujourd’hui de faire entendre leur voix. Des initiatives et des projets, destinés à la région, sont financés à hauteur de plusieurs millions mais ne correspondent pas souvent aux attentes des populations. Il importe que la base soit consultée pour connaître leurs besoins réels avant d’intervenir» soutient-il.

Pour l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, qui a également pris part aux discussions, « la pression liée aux ressources naturelles a un lien direct avec les conflits et le développement. Il faut maintenant bien discuter pour voir quels sont les éléments permettant d’avoir un développement durable pour éviter les conflits ».  

Plusieurs panels ont porté sur le Mali. Il s’agit des conflits liés aux ressources dans les différentes régions du pays, la sécurité, le climat et le développement, comment amener la paix au Sahel. Pour certains experts, il faut nécessairement une approche technologique à travers l’utilisation des Big Data, avoir des vraies données sur les zones concernées pour mieux cerner les réalités du terrain. D’autres privilégient des outils conceptualisés pour permettre une gestion appropriée de l’eau qui, selon eux, est l’élément clé.

Plan d’urgence pour les pays vulnérables

L’Etat du Mali a une politique nationale de changement climatique datant de 2011 et a ratifié plusieurs accords et traités internationaux sur les questions environnementales, a fait savoir Drissa Doumbia, Chef du département développement durable et point focal sde l’accord de Paris sur le climat au ministère de l’environnement. « Nous réfléchissons aujourd’hui sur des programmes intégrés de sécurité alimentaire, développement énergétique et de ressources en eau pour pouvoir aller vers une adaptation réussie au changement climatique », a-t-il souligné.

Environ 350 participants venus de 50 pays du monde ont discuté et réfléchi sur les enjeux climatiques et sécuritaires au cours de cette 4è conférence internationale sur la sécurité planétaire. Pour les recommandations, des plans d’urgences seront élaborés pour leurs mises en œuvre rapides dans les zones les plus touchées comme le Mali, l’Irak, le lac Tchad et les îles Caraïbes.

Sory Kondo, depuis les Pays-Bas