C’est l’une des décisions prises par la conférence des chefs d’Etat de l’organisation régionale lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu, le dimanche 30 mai à Accra au Ghana. Après la libération de l’ex-président et du Premier ministre, le respect du délai de la transition et celui du calendrier des élections sont également des exigences de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Les conclusions de ce sommet extraordinaire sur la situation socio-politique qui prévaut au Mali étaient très attendues par l’opinion. Il intervient à la suite de l’arrestation et de la démission du président et du Premier ministre de la transition, le 26 mai dernier en présence d’une mission de l’organisation conduite par Goodluck Jonathan, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne.
A l’issue de la rencontre, les chefs d’Etat ont décidé « de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao conformément aux textes de l’organisation » après avoir exigé la « libération immédiate et inconditionnelle » de l’ancien président et du Premier ministre de la transition « maintenus en résidence surveillée », lit-on dans la déclaration finale.
Ils ont par ailleurs condamné « fermement ce nouveau coup d’État » qui, est, selon eux, « une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire tenu à Accra, le 15 septembre 2020, ainsi qu’une violation de la Charte de la transition. »
Respect du délai de 18 mois fixé pour la transition
Au terme de cette journée de travail à Accra au Ghana, lequel pays assure la présidence en exercice de l’institution, « la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil » a aussi été recommandée tout en prônant l’inclusion de toutes les forces vives du Mali dans la formation du prochain gouvernement. La mission de ce dernier est de poursuivre le programme de transition a rappelé les participants à ces travaux.
La période de transition de 18 mois décidée à Accra et la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doivent être respectées, insiste la CEDEAO.
Appel à soutenir la transition
Lors de cette rencontre de haut niveau, la CEDEAO a réaffirmé son soutien au processus de transition au Mali malgré le coup de force. Elle a aussi « exhorté tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition. »
Dans l’objectif de veiller à la bonne application des mesures édictées lors de ce grand sommet, il a été envisagé de mettre en place un mécanisme de suivi de ces décisions.
Pour ce faire, le médiateur doit retourner au Mali dans un délai d’une semaine pour impliquer les parties prenantes sur ces recommandations, a annoncé la conférence.
Sory Ibrahim Maïga