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Mali : la CVJR forme ses équipes mobiles

Pendant une semaine, la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) va former ses antennes mobiles, qui auront la mission délicate d’aller à la rencontre des victimes éloignées de ses antennes régionales. La mission de la commission reste aussi confrontée au même défi sécuritaire que le pays tout entier.

Où en est la Commission vérité, justice et réconciliation dans sa mission au Mali ? La Commission n’a commencé à travailler qu’en octobre 2015, après la nomination le 03 août 2015, de son Président Ousmane Oumarou Sidibé et des commissaires, pour un mandat de trois ans, qui prendra en 2018. A ce jour, la CVJR en est toujours à l’étape des prises de déposition.

Environ 6 000 dépositions ont été recueillies au niveau des antennes régionales, selon Ibrahima Coulibaly, commissaire à la CVJR. Il précise que ces victimes viennent pour la plupart des chefs-lieux des régions. « Il faut donc aller chercher les victimes dans les zones reculées. » Parmi ces dépositions, les cas les plus emblématiques concernent surtout les viols, les séquestrations et enlèvements, les pillages de biens.

Depuis le 11 décembre, la CVJR forme ses équipes mobiles à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako. Elles seront ensuite déployées sur le terrain. Cette structure a des antennes sises à Bamako, Koulikoro, Kayes, Ségou, Sikasso, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao et Menaka. Mais il y a une baisse d’affluence des victimes vers ces antennes, d’où la création de ces équipes mobiles, indique-t-on du côté de la commission. A Kidal, l’antenne régionale n’est toujours pas fonctionnelle, « à cause de la situation sécuritaire ».

Transporter les victimes

La mission de ces antennes mobiles est donc délicate. Elle consiste à aller à la rencontre des victimes. Il reste que dans certaines régions, les conditions sécuritaires se dégradent. Comme à Mopti, où un raz de marée de violences déferle sur les zones laissées à l’abandon par l’Etat. Dans cette région, la CVJR sait où se trouve les victimes, notamment à Tenenkou, Dia, Djenné, Douentza. Mais l’accès à ces zones reste un autre défi à cause des groupuscules djihadistes qui écument la région. « Nous allons faire venir les victimes dans les villes loin de l’insécurité », confie-ton à la CVJR.

En 2018, le mandat de la commission doit prendre fin. D’ores et déjà, la question de son prolongement se pose, d’autant que nombreux sont ceux les observateurs qui estiment qu’elle est en retard dans ses missions de réconciliation.

Sahelien.com