Dix jours après les attaques terroristes, le Burkina Faso a rendu hommage aux victimes du restaurant Cappuccino et de l’hôtel Splendid, hier lundi 25 janvier. Onze drapeaux représentaient les onze nationalités tombées sous les balles des terroristes.
Un à un, les noms des 30 victimes ont été cités et les photos exposés sur l’esplanade de la place de la révolution, lieu symbolique de la résistance du peuple burkinabè lors de l’insurrection de 2014 et du coup d’état manqué de septembre 2015.
Pour le représentant de la communauté musulmane, c’est un acte aux antipodes de la religion. « Nous devons condamner de manière catégorique, l’idéologie prônée par les terroristes et promouvoir au contraire avec clarté et confiance un état d’esprit pluraliste », a déclaré El Hadj Boureima Compaoré.
Le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré a pris part à cette cérémonie d’hommage. Une occasion pour le président de condamner fermement ces attaques et d’inviter ses concitoyens à se mobiliser dans la guerre contre le terrorisme.
Plus d’un millier de personnes se sont rassemblé à la place de la révolution pour cet ultime hommage.
Il y a de l’émotion mais également de la colère. Parents et amis des victimes refusent de céder à ce qu’ils qualifient de chantage odieux des terroristes. « Vraiment ça fait ça fait très mal mais nous n’allons pas nous décourager. Nous allons continuer de nous battre, c’est eux qui auront peur de nous demain », a affirmé Jean Yves Taoko, parent de victime.
Pour Honoré Sawadogo, « ceux qui ont fait ça ne sont pas des religieux parce que dans aucun écrit religieux, Dieu n’a dit de tuer son semblable. C’est une manière de nous diviser et nous nous ne céderons pas au chantage. Nous sommes tous les enfants du Burkina. Protestants, animistes, chrétiens, nous allons nous donner main dans la main pour vaincre ce fléau ».
Les attaques terroristes du 15 janvier dernier à Ouagadougou, et d’une patrouille de gendarmerie au nord du pays, ont fait au total, 32 morts et 71 blessés.