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Mali: à quand la sortie de crise ?

Toujours pas de solution à la contestation qui secoue le pays depuis le 5 juin, date de la première grande mobilisation du mouvement porté par l’imam Mahmoud Dicko. Le M5-RFP, un regroupement de partis politiques, d’organisations de la société civile et de religieux, dénonce plusieurs maux dont souffre le Mali, et réclame la démission du président de la République.

Au troisième grand rassemblement contre le pouvoir, le 10 juillet, le Mouvement du 5 juin a lancé un appel à la « désobéissance civile ». La capitale malienne a connu trois jours de troubles meurtriers. Le 11 juillet, tard dans la nuit, le Chef de l’Etat s’est adressé à la Nation pour la quatrième fois en l’espace d’un mois.« (…) Je sais que le Mali encore peut parler au Mali, que le Mali doit toujours parler au Mali. Je sais que le Mali doit concéder au Mali. Je sais enfin que le Mali peut accepter pour le Mali. (…)», a-t-il déclaré le président Ibrahim Boubacar Keita.

Les rencontres, pour une sortie de crise, se sont multipliées au niveau national et sous-régional. Après la première mission ministérielle de la CEDEAO, le 18 juin, l’ancien président nigérian, Goodluck Jobathan, a conduit une autre mission près d’un mois après.

Les conclusions tournent principalement, autour de la question de la Cour constitutionnelle et de l’installation d’un gouvernement d’union nationale. « Aujourd’hui, le gouvernement n’est pas en place, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle n’existent pas parce ce que le président a abrogé le décret de nomination des membres. Donc, pour régler les problèmes profonds du Mali, il faut qu’il y ait trois branches c’est-à-dire l’exécutif, le législatif et le judiciaire soient en place », avait indiqué Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO.

« Je pense que rien n’a été fait pour le moment »

Le jeudi 23 juillet, une troisième mission de cinq chefs d’État dirigée par le président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, a rencontré les différents acteurs : le président de la République, l’imam Dicko et le M5, la majorité présidentielle et la société civile. « Nous sommes soucieux au niveau de la CEDEAO d’apporter notre solidarité à l’égard du peuple malien qui traverse une quadruple crise : sécuritaire, sanitaire, économique et maintenant politique. Nous voulons trouver une solution à cette crise politique. (…) Dans toutes ces rencontres, l’objectif est de trouver le compris qui permettra une sortie de crise rapide », a fait savoir Mahamadou Issoufou, président en exercice de l’organisation sous-régionale.

« Nous pensons que depuis le début, la CEDEAO a fait des propositions crédibles. Aujourd’hui, nous avançons petit à petit. Il conviendra que les acteurs politiques maliens fassent leur part d’efforts parce qu’aucune crise de cette ampleur ne peut être résolue sans un certain nombre de sacrifice », a affirmé Tiéman Hubert Coulibaly, membre de la majorité présidentielle à la fin des rencontres.

La mission des chefs d’Etat a pris fin sans être parvenue à rapprocher les deux parties. « Je l’ai dit et je le redis, nous sommes un peuple debout, nous ne sommes pas un peuple soumis ou résigné. Je préfère mourir en martyr que de mourir traitre. Les jeunes gens qui ont perdu leur vie, ne l’ont pas perdu pour rien et si vraiment ce qu’on nous a dit, c’est à cause de cela qu’ils se sont réunis, je pense que rien n’a été fait pour le moment », a indiqué l’imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP.

Un nouveau sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de l’organisation sous régionale aura lieu par visioconférence, le 27 juillet.

M. A. Diallo, Augustin K. Fodou, Sory Kondo