Trois jours après la fin de la concertation nationale sur la transition, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a animé une conférence de presse, ce mardi 15 septembre, pour se prononcer sur les conclusions issues des assises.
La charte de transition adoptée à l’issue des débats, en fin de semaine dernière, est mal perçue par une partie des acteurs du M5-RFP qui se dit surprise par certaines modifications mentionnées dans la synthèse finale et non soumises à l’appréciation des groupes de travail. “ Nous avons vu au niveau de la vice-présidence qu’ils ont accordé une mission au vice-président qui n’a jamais été discutée dans la salle. Et puis, à la présentation du document, il y avait une page de signature sur laquelle tous les grands mouvements pouvaient être engagés. Nous avons vu qu’ils ont enlevé ça, c’était une erreur notoire…” indique l’imam Oumarou Diarra, membre du M5.
La coalition a également exprimé son incompréhension sur d’autres points inscrits dans le document final à savoir, le statut du président de la transition, le Premier ministre etc. “Il était convenu dans les groupes de travail que le président de la transition sera un civil y compris son premier ministre mais que la vice-présidence qui était un point de désaccord dans les échanges revienne à un militaire. Nous avions voulu aussi l’inscription dans la charte de transition soumise à notre approbation, de futures assises sur les questions cruciales du pays mais ça n’a pas été le cas et on est étonné “ déclare Madame Sy Kadidiatou Sow.
Pas de conflit avec le CNSP
Malgré les malentendus, le M5-RFP, mouvement qui a mené la contestation contre le président déchu, ne compte pas entrer en conflit avec la junte. “Nous faisons tout ce qui est de notre possible pour que les incompréhensions voire les contradictions entre nous et le CNSP (junte au pouvoir, ndlr), les deux frères jumeaux, les deux poumons du même corps, les deux forces du changement ne se transforment jamais en antagonisme qui sera fatal pour notre peuple et sa lutte” promet Choguel Kokala Maïga, membre du comité stratégique du M5-RFP.
Par ailleurs, ils ont souhaité qu’à la sortie du mini-sommet de la Cédéao à laquelle prend part à Accra au Ghana, une délégation du CNSP conduite par son président le colonel Assimi Goita que les sanctions qui pèsent sur le Mali, puissent être allégées et qu’il y ait un accord entre les deux parties pour une meilleure transition.
Sory Ibrahim Maïga