Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a dévoilé, le lundi 21 septembre, le nom du président de la transition. Les partis politiques de la majorité sortante et le Mouvement du 5 juin (M5-RFP) dénoncent tous, un choix non consensuel.
Colonel-major à la retraite, Bah N’Daw a la lourde tâche de conduire la transition au Mali. Il a été désigné lundi par un Collège mis en place par le Comité national pour le salut du peuple, le groupe de militaire qui a renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020. Ce choix cadre avec la ligne de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui exige un civil ou un militaire à la retraite comme président de la transition.
Les personnes désignées sont le colonel-major à la retraite Ba N’Daw comme président et le colonel Assimi Goïta comme vice-président. Cette réunion était présidée par le 1er vice-président du Comité National pour le Salut du Peuple (#CNSP), le colonel Malick Diaw. pic.twitter.com/9xkqsYLAaG
— Forces Armées Maliennes (@FAMa_DIRPA) September 21, 2020
Si la moralité et l’intégrité du colonel-major à la retraite ne font l’objet d’aucune contestation, la manière de sa désignation est décriée par la classe politique. En réunion juste après la lecture du décret de nomination, les partis politiques et mouvements de soutien au régime déchu dénoncent qu’ils soient exclus du collège de désignation. « Nous regrettons en tant que soutien à Ibrahim Boubacar Kéita que le collège qui a désigné le président et vice-président n’a pas été inclusif puisque nous avons été exclus. Nous sommes des Maliens comme les autres. Tous les Maliens sont égaux et nous dévons faire en sorte que tous les Maliens se retrouvent autour du Mali », a souligné, Amadou Koïta, membre de la Convergence des forces républicaines, un mouvement qui regroupe des partis politiques de la majorité sortante. Qu’à cela ne tienne, les alliés d’IBK ne veulent pas contribuer à la gestion de la transition. « Nous souhaitons bonne chance au président et au vice-président pour que cette transition soit une réussite puisqu’il s’agit du Mali, le devenir et l’avenir du Mali. Et pour le Mali, aucun sacrifice n’est et ne sera de trop pour nous », a ajouté M. Koita.
« Le grand absent »
Le Comité stratégique du M5-RFP s’est aussi réuni en urgence après le délibéré du collège de désignation. Selon Oumarou Diarra, porte-parole dudit comité, le M5 était le « grand absent » dans la salle. Il reconnaît tout de même que le mouvement a reçu une invitation de la part du CNSP pour prendre part aux travaux. « Ils ont demandé au M5 de se faire représenter par deux personnes au sein du collège. Nous avons soulevé un certain nombre d’inquiétudes à savoir qui et qui composent ce collège ? Y a-t-il des candidatures manifestées ? On voulait des éclaircissements avant d’aller dans une salle où nous ne nous maitrisons rien et qu’on ne nous mette pas devant les faits accomplis. En réponse, nous avons envoyé une lettre pour demander une rencontre avec le CNSP afin qu’on puisse éclaircir nos positions. Malheureusement, le collège s’est réuni sans le M5 parce que nous n’avons reçu de réponse à notre lettre », a regretté Oumarou Diarra.
Contrairement au comité stratégique du M5-RFP, l’autorité morale du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko a pris part aux travaux du collège de désignation. Sa présence est personnelle selon le porte-parole dudit comité.
Toutefois, les concertations nationales tenues du 10 au 12 septembre dernier ont donné carte blanche au CNSP pour la mise en place du collège.
M. A. Diallo