FR | EN

Français | English

samedi, 21 décembre, 2024

|

31.2 C
Bamako
28.9 C
Niamey
29.1 C
Ouagadougou

|

17:46

GMT

Mali: la Cédéao exige la démission du président de l’Assemblée nationale

Le sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao a pris des mesures pour la fin de la crise sociopolitique qui secoue le Mali depuis près de deux mois. L’organisation régionale demande la démission immédiate de 31 députés dont les élections sont contestées y compris le président du parlement.

Depuis la proclamation des résultats définitifs des élections législatives, le 30 avril, le Mali est plongé dans une crise socio-politique. Les résultats de plusieurs circonscriptions électorales ont fait l’objet de tripatouillage par la Cour constitutionnelle. Face à cette « injustice », des organisations de la société civile, des partis politiques et des leaders religieux ont créé le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Ainsi, plusieurs grands rassemblements ont été organisés à Bamako et un peu partout à l’intérieur.

Face à la menace sur les institutions de la République dont la présidence, la Cédéao a dépêché trois missions en seulement un mois au Mali. La dernière mission date du 23 juillet avec cinq chefs d’Etat qui n’ont pas pu rapprocher les parties. Dans la foulée, le président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou a convoqué un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté ouest africaine pour prendre des mesures de sortie de crise.

Le Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sur la crise socio-politique au #Mali a pris fin ce lundi après-midi, sous la présidence de SEM @IssoufouMhm, Président en exercice de la #CEDEAO: https://t.co/A5q3dZU008 pic.twitter.com/OEgi64i9Dp

Ce lundi 27 juillet 2020, les chefs d’Etats se sont dont réunis en visioconférence. Le sommet a pris des « mesures fortes » pour mettre fin à la crise malienne. « Il s’agit notamment de la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement, une recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle et la mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la Société civile », a précisé Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cédéao, dans un discours de clôture. Pour les 31 députés, la Cédéao charge la majorité présidentielle à tout faire pour obtenir leur démission.

Les autres mesures concernent « la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés », la mise en place d’un Comité de suivi de toutes les mesures prises et la mise en place par la CEDEAO, « d’un régime de sanctions » contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise.

Ses mesures sont-elles la solution ?

Pour Boubacar Bocoum, analyste politique, la démission des 31 députés est loin d’être la solution à la crise. Selon lui, le fond du problème n’a pas été touché par la Cédéao qui est notamment, la mauvaise gouvernance et la demande de démission du président. « La démission des députés par la force est anti Constitutionnelle. La Cédéao crée ainsi les conditions de corruption parce qu’il y aura des négociations pour obtenir la démission des députés contestés. Ils vont exiger des conditions », estime M. Bocoum. Pour lui, la Cédéao devrait privilégier le recomptage des voix à la Cour constitutionnelle. A en croire M. Bocoum, les mesures de l’organisation régionale ne changeront pas grand-chose à la détermination du M5-RFP à atteindre son objectif principal : une transition politique avec un Premier ministre plein pouvoir.

Les leaders du M5 n’ont pas encore réagi aux exigences de la Cédéao. Au cours d’une rencontre hier dimanche, la jeunesse du Mouvement du 5 juin a, une nouvelle fois, réitéré la demande de démission du président de la République. Actuellement, la trêve dans la désobéissance civile pour cause de Tabaski, se poursuit.

M A. Diallo, Sory Ibrahim Maïga