Ce jeudi 28 décembre, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a présidé les travaux de la rentrée universitaire solennelle de 2018. Il s’est notamment exprimé sur les récents affrontements survenus à la Faculté des sciences et techniques entre deux factions rivales du comité AEEM, et qui ont fait un mort. Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement va prendre des mesures pour mettre un terme à cette culture de la violence dans les écoles et universités.
« L’espace universitaire malien est un lieu de brassage de la jeunesse malienne. Toutes ces caractéristiques de l’université font qu’elle mérite d’être placée au cœur du processus de paix au Mali », a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Ce jeudi 28 décembre, il a présidé les travaux de la rentrée universitaire solennelle 2018 à la cité universitaire de Kabala, au sud-est du district de Bamako. Cette année, le thème de la leçon inaugurale, présentée par le professeur Moussa Sow, était « La construction et la consolidation de la paix au Mali : quel apport de l’université ?»
#IBK : « L’espace universitaire malien est un lieu de brassage de la jeunesse malienne. Toutes ces caractéristiques de l’université font qu’elle mérite d’être placée au cœur du processus de paix au #Mali. »
— Presidence Mali (@PresidenceMali) 28 décembre 2017
Parmi les sujets sur lesquels s’est exprimé le président Keïta ainsi que la ministre de l’Enseignement supérieur, Assétou Founé Migan Samaké, figurent les violences au sein des espaces universitaire et scolaire. Le 19 décembre dernier, des affrontements entre deux factions rivales du comité Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) de la Faculté des sciences et des techniques, à coup de machettes et de pistolets ont fait un mort et des blessés. Ces affrontements sont intervenus dans la perspective du renouvellement du bureau du comité AEEM. Dans les jours qui ont suivi ces drames, une descente musclée de la police a permis de découvrir une importante cache d’armes : 20 pistolets automatiques de fabrications artisanales, 63 machettes, 208 couteaux, 6 bâtons de défenses…, selon le ministère de la sécurité intérieure.
« Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Mais, nous nous sommes donnés pour mission de faire notre mieux pour corriger ce problème dans nos écoles et universités… », avait expliqué à la presse, le 21 décembre, Abdoul Salam Togola, secrétaire général de la coordination de l’AEEM. Mais le numéro un des élèves et étudiants du Mali n’a pas manqué d’avouer son impuissance : « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que nous pouvons tout arrêter, parce que personne n’a le monopole de la violence. C’est pour cela que nous avons sollicité l’accompagnement des uns et des autres, des autorités universitaires et les forces de l’ordre pour que l’école malienne puisse s’en sortir »
Pour le président Keïta, « l’enseignement supérieur est appelé à jouer un rôle essentiel pour doter le Mali d’hommes et de femmes capables de relever les défis majeurs de notre temps, qui sont le développement économique et social, la sécurité, le changement climatique, et surtout la paix. » Dans ce message de paix adressé aux étudiants, il n’a pas manqué d’exprimer sa colère vis-à-vis des récents affrontements entre les étudiants. « L’école doit être un espace ouvert et un cadre de dialogue ; elle est un espace de liberté et d’épanouissement de tous. La paix doit être cultivée de prime abord dans les cœurs des individus et ancrée dans l’esprit de chacun d’entre nous, car, de toute évidence, l’ignorance contre laquelle la formation universitaire est destinée à lutter est le terreau fertile, le bouillon de culture de la haine et de la discorde », a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga s’est aussi dit indigné. Il a annoncé que le gouvernement envisage des mesures pour mettre fin aux violences dans les espaces scolaire et universitaire.
Sidi Ahmed S.