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mercredi, 06 août, 2025

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Niger/Ceinture verte de Niamey : les autorités veulent reprendre le contrôle de 397 hectares

Depuis fin juin, l’État a lancé une vaste opération de démolition dans la Ceinture Verte, un espace classé forêt domaniale. Objectif : libérer les zones illégalement occupées pour préserver un patrimoine écologique vital. Entre tensions, procédures d’expropriation et projets d’aménagement, les autorités veulent reprendre le contrôle de ces terres publiques.

Les opérations de démolition dans la Ceinture Verte de Niamey ont commencé le 22 juin 2025. Une deuxième phase a été lancée le 24 juillet.

Ces déguerpissements s’inscrivent dans le cadre de la libération des espaces classés forêt domaniale de l’État et déclarés d’utilité publique.

L’opération concerne 397 hectares, situés dans les communes 3 et 4 de la capitale. Cette superficie représente une partie des 2 331 hectares que compte la Ceinture Verte de Niamey.

Le périmètre touché avait été classé forêt domaniale par décret en janvier 2020, puis déclaré d’utilité publique par deux décrets signés en janvier 2023. Ces décisions faisaient suite à une interdiction formelle de construire émise dès juillet 2019 par le ministère de l’Urbanisme et la délégation spéciale de Niamey.

Selon les responsables en charge du dossier, la Ceinture Verte est protégée depuis les années 1960. Elle joue un rôle essentiel contre les effets du changement climatique : freiner les vents, réduire la poussière, et limiter les inondations.

L’État assure avoir respecté la procédure légale d’expropriation. Deux commissaires enquêteurs ont été désignés pour enregistrer les personnes revendiquant des droits de propriété. Mais en deux ans et demi, seules six personnes se sont fait connaître. Pour les autorités, ce faible chiffre témoigne d’une volonté de contourner la loi.

L’État prévoit un dédommagement pour les terrains. Mais aucune indemnisation ne sera accordée pour les constructions, jugées illégales car réalisées après l’interdiction et souvent de façon clandestine.

Sur le terrain, les protestations se multiplient. Certaines personnes brandissent des actes de propriété. Les autorités, elles, rappellent que le foncier à Niamey a été marqué ces dernières années par la circulation de faux documents. Plusieurs responsables sont d’ailleurs actuellement en détention pour des irrégularités liées au domaine urbain.

Depuis le lancement de l’opération, les files d’attente s’allongent devant les commissaires enquêteurs. Beaucoup cherchent désormais à régulariser leur situation.

Le gouvernement appelle au calme. Il affirme ne pas vouloir nuire, mais rétablir la justice et protéger l’intérêt général.

À terme, les autorités envisagent d’aménager plusieurs projets dans ces espaces restaurés : un jardin botanique, un parc aquatique, un parc zoologique, ainsi que des aires de sport et de détente.

La Ceinture Verte de Niamey s’étend d’Est en Ouest sur environ 25 kilomètres. Elle couvre une surface totale de 2 331,35 hectares.