L’Ordre des Avocats du Niger a réagi mardi 12 août à la décision du gouvernement de dissoudre plusieurs syndicats du secteur judiciaire, dénonçant une « atteinte grave à l’indépendance de la justice », « la liberté syndicale » et « les droits fondamentaux ». Il annonce un arrêt de travail de 48 heures.
Réuni en assemblée générale extraordinaire, le Barreau nigérien a dénoncé un « tableau sombre. » de violations récurrentes des droits humains, notamment les « interpellations illégales », les « détentions extrajudiciaires » et les « mutations arbitraires » visant à sanctionner des magistrats.
Le communiqué signé par le bâtonnier Oumarou Sanda Kadri fustige par ailleurs la tentative du ministre de la Justice, lors d’un point de presse le 8 août, de justifier la dissolution des syndicats sans « aucune motivation » et en « menaçant » les responsables de poursuites judiciaires.
L’Ordre appelle au « rétablissement immédiat et sans conditions » des syndicats concernés et rappelle que la critique des décisions de justice doit s’exercer par les voies de recours, non dans les médias. Il annonce un arrêt de travail les 14 et 15 août en signe de protestation.
Cette décision, selon le Barreau, constitue un recul majeur, contraire à la Charte de la Refondation et aux conventions internationales sur les droits syndicaux, telles que les Conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Dans le même temps, Transparency International Niger a également exprimé sa préoccupation face à cette dissolution, estimant qu’elle « fragilise l’État de droit » et expose à « une dérive autoritaire ». L’organisation appelle à la fin de ces atteintes aux libertés syndicales et à la justice indépendante.
Cette mobilisation syndicale s’inscrit dans un contexte de contestation grandissante contre cette dissolution, déjà dénoncée par plusieurs organisations nationales, dont l’USTN et l’ITN, comme une atteinte grave aux droits syndicaux et au dialogue social.