Le mardi 14 octobre 2025, veille de la rentrée scolaire, le climat social reste tendu dans le secteur de l’éducation au Niger. Plusieurs syndicats ont dénoncé, mardi 14 octobre, des retards persistants dans le paiement des salaires et des pécules des enseignants et agents du secteur.
Dans un communiqué, les regroupements syndicaux du secteur — CSE/PCP, CSE-Niger, CNSSE-Niger, FSES-Niger et FESEF-Niger — fustigent un « retard injustifié et persistant » qui affecte la motivation du personnel et menace la sérénité et la réussite de la rentrée. Ils exigent « le paiement immédiat et sans condition de l’ensemble des pécules et salaires dus » et appellent à « des mesures structurelles pour mettre fin à ces retards récurrents ».
La tension s’est déjà manifestée sur le terrain : un sit-in d’enseignants contractuels a été dispersé par la police à Niamey le 29 septembre, alors que le personnel réclamait le paiement de ses salaires.
La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) a, de son côté, alerté le gouvernement le 11 octobre sur « la persistance des retards de paiement » et « la précarité du personnel ». Elle appelle à la reprise des négociations avec les syndicats pour garantir « les conditions d’une rentrée scolaire effective et apaisée ».
Cette rentrée, initialement prévue le 1er octobre, a déjà fait l’objet d’un report que le gouvernement a justifié par les inondations ayant touché plus de 246 000 personnes et 238 établissements scolaires.
L’État face à ses engagements
Depuis août, les syndicats rappellent les engagements pris en juin sur le recrutement des enseignants contractuels et le règlement des arriérés pour garantir la reprise des cours. Pour y répondre, le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a signé, le 12 septembre, deux arrêtés créant des sous-comités. L’un est chargé du recrutement progressif des contractuels, et l’autre de l’apurement des rappels de salaires et des incidences financières. Ces structures disposent chacune de deux mois pour rendre leur rapport final.
Dans un message délivré le 14 octobre, la ministre de l’Éducation nationale, Dr Élisabeth Shérif, a salué le travail des enseignants, encadreurs, parents et partenaires, et mis l’accent sur trois priorités : l’accès équitable à l’éducation, la qualité des enseignements et le renforcement du pilotage du système éducatif. Elle a lancé un appel à la mobilisation nationale autour de l’école nigérienne.
Le secteur de l’éducation au Niger reste confronté à une combinaison de défis sociaux, économiques et climatiques à la veille de l’ouverture de l’année scolaire. Les syndicats préviennent que de nouvelles actions ne sont pas exclues si les engagements gouvernementaux ne se concrétisent pas.