FR | EN

Français | English

jeudi, 12 décembre, 2024

|

21.2 C
Bamako
27.2 C
Niamey
25.1 C
Ouagadougou

|

01:59

GMT

Niger/Uranium : Orano annonce la perte du contrôle opérationnel de la Somaïr

Dans un communiqué publié, mercredi 4 décembre 2024, Orano, l’opérateur français spécialisé dans les matières nucléaires annonce avoir « perdu le contrôle opérationnel » de sa filiale minière au Niger.

Depuis plusieurs mois, souligne la note, le groupe français Orano « alerte sur les ingérences » dans la gouvernance de la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR) dont il détient 63,4 % des parts, le reste étant contrôlé par la Société du patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN).

« Les décisions prises lors des conseils d’administration de la société ne sont plus appliquées et, de fait Orano constate aujourd’hui que les autorités nigériennes en ont pris le contrôle opérationnel », poursuit le communiqué.

« Les dépenses de production se poursuivent malgré une situation financière déjà critique », déplore le groupe qui accuse le Niger d’empêcher l’application d’une résolution adoptée le 12 novembre dernier.

Celle-ci préconisait de « suspendre » les activités de production pour « prioriser » le paiement des salaires et « préserver » l’intégrité des infrastructures industrielles.

Le Conseil d’administration, réuni mardi 3 décembre, a également constaté un « refus d’exporter » la production actuelle.


Contexte juridique et géopolitique


Ces tensions s’inscrivent dans un contexte plus large de dégradation des relations entre la société française et l’État nigérien.

En juin 2024, les autorités nigériennes avaient retiré, à Orano (ex-Areva), le permis d’exploitation de l’important gisement d’uranium d’Imouraren, dans le nord du pays.

Orano et sa filiale Imouraren SA avaient dénoncé une décision non conforme aux accords et réservé la possibilité de recourir à des démarches judiciaires.

Selon une note, Orano affirmait avoir soumis, en avril 2024, une proposition technique pour relancer le projet Imouraren, en réponse à une sollicitation des autorités. Les travaux avaient repris en juin, avant d’être à nouveau suspendus suite au retrait du permis.


Ce bras de fer intervient dans un contexte régional marqué par des changements politiques au Sahel notamment, au Mali, au Niger et au Burkina Faso et des tensions accrues entre ces trois formant l’Alliance des états du Sahel (AES) et des partenaires étrangers.