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Soumaïla Cissé : une carrière politique qui a marqué l’histoire du Mali démocratique

Le Mali est en deuil. Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) est décédé, ce vendredi 25 décembre 2020 à Paris en France. Principal opposant du régime déchu d’Ibrahim Boubacar Keïta, M. Cissé se faisait rare sur la scène politique depuis sa libération par des terroristes le 5 octobre 2020, après six mois de captivité.    

La mauvaise nouvelle est tombée peu avant 10 heures. Soumaïla Cissé est décédé en ce jour de Noël à Paris en France. Sa famille biologique et politique confirme qu’il était malade de Covid-19. Agé de 70 ans, le natif de Niafunké dans la région de Tombouctou a marqué l’histoire politique du Mali démocratique avec sa participation glorieuse à trois élections présidentielles.    

D’abord en 2002, il surprend tout le monde avec son score au premier tour de la présidentielle et affronte le général Amadou Toumani Touré (ATT) au 2e tour. Il perd le scrutin. Durant les dix ans d’ATT, le président fondateur de l’URD s’efface sur la scène. Il opte pour des postes à l’international notamment la présidence de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA).

En 2013, il affronte Ibrahim Boubacar Kéita au 2e tour de la présidentielle. Ce dernier soutenu par les leaders religieux remporte largement l’élection avec 77 % des voix. Soumaïla Cissé reconnaît sa défaite et s’engage cette fois-ci dans l’opposition. Il se présente aux législatives de novembre 2013 et est élu dès le premier tour à Niafunké. Avec d’autres partis politiques et des organisations de la société civile, ils ne rendront pas les choses faciles à Ibrahim Boubacar Keïta tout au long de son premier quinquennat. En 2017, Soumaïla Cissé et ses alliés s’opposent à la révision constitutionnelle et obtiennent l’annulation du scrutin référendaire après plusieurs semaines de contestation. 

L’année suivante, il se présente à la présidentielle de juillet. Il contraint le président sortant à aller au second tour, une première au Mali depuis l’avènement de la démocratie. Il perd encore une fois selon les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle. Contrairement à 2013, Soumaïla Cissé ne reconnaît pas sa défaite, mais il le fait savoir pacifiquement.

C’est parti pour un nouveau quinquennat d’opposition. Le nouveau contrat d’adversité avec IBK est résilié le 25 mars 2020 date à laquelle Soumaïla Cissé est pris en otage par des terroristes en pleine campagne législative à Niafunké. A sa libération le 5 octobre, Ibrahim Boubacar Kéita était déjà renversé par un coup d’Etat militaire survenu le 18 août.

Le décès de Soumaïla Cissé bouleverse la scène politique et le Mali entier.

M. A. Diallo