Cette région du nord du Mali est réputée, depuis plusieurs siècles, pour ses mines de sel gemme. Bien que ce sel soit prisé, l’exploitation industrielle peine à démarrer. C’est avec des outils rudimentaires que les plaques de sel sont extraites.
Mohamed Alhamdou travaille depuis neuf mois dans l’une de ces carrières. « Extraire le sel est très dur. Il faut faire preuve d’ingéniosité. Certains peuvent extraire jusqu’à six barres de sel par jour et d’autres trois. Il y a des gens qui enlèvent les couches sur le sel, à chacun sa tâche ici », explique-t-il.
Dans cette vaste zone désertique, l’extraction se fait à tout moment. Les prix varient en fonction de la qualité du sel. « Souvent quand l’activité marche, nous pouvons atteindre jusqu’à 1000 travailleurs, et chacun travaille pour son compte. Il n’y a pas une heure fixe à laquelle on commence le travail. Ce n’est pas comme dans l’administration. Certains commencent la nuit, d’autres à l’aube, d’autres encore en pleine journée » poursuit Mohamed.
S’agissant du prix, « la première qualité de sel coûte 5000 FCFA. Elle a une composante qui est vendue à 2500 francs. La deuxième vaut 1000 à 1250 FCFA et la dernière qualité est laissée pour la consommation des animaux ». Parfois le sel est échangé contre des vivres et non vivres à cause de la cherté de la vie dans la mine. « On fait aussi le troc avec les camionneurs. Ils nous apportent le nécessaire qui nous manque comme le riz, le mil et des habits et on échange tout ça avec du sel », ajoute notre interlocuteur.
Le sel de Taoudéni est très prisé pour ses vertus. Après l’extraction sur le site, le sel qui était, autrefois, transporté par des caravanes de dromadaires se fait de plus en plus avec des véhicules. Il est acheminé vers plusieurs localités du Mali et de la sous-région.
Sidi Yahiya Wangara, Sory Kondo