A l’issue d’une marche, ce jeudi 15 octobre à Bamako, les administrateurs civils ont remis une déclaration au Premier ministre dans laquelle, ils dénoncent la libération des otages occidentaux sans les représentants de l’Etat malien.
Le syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC), le syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT), le syndicat des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) et le comité syndical des Agences de développement régional (CS-ADR) ont manifesté, ce jeudi à Bamako, pour dénoncer l’inaction de l’Etat pour la libération de leurs collègues enlevés par des groupes armés terroristes dans l’exercice de leur fonction.
Il s’agit de Ali Cissé et Drissa Sanogo respectivement, sous-préfet de l’arrondissement de Farako dans le cercle de Ségou et préfet de Gourma Rharous dans la région de Tombouctou. Le premier a été 14 décembre 2019 et le deuxième, le 2 mai 2020.
De la place de l’indépendance à la Primature où une déclaration a été remise au Premier ministre, les administrateurs civils ont dénoncé la libération « de plus de 200 terroristes aux mains maculées de sang malien au profit principalement d’otages occidentaux et dérisoirement d’un seul compatriote », la semaine dernière. «Nous savons que Soumaïla Cissé a été libéré en même temps que d’autres. Et nous savons que, ceux avec lesquels il a été libéré était la principale préoccupation. Sinon, on aurait dû négocier la libération de tous les otages nationaux parmi lesquels les représentants de l’Etat. C’est important », a précisé Abou Diarra, administrateur civil.
Plus de sécurisation
Dans leur déclaration, les quatre syndicats ont rappelé que de 1990 à nos jours, ce sont vingt préfets et sous-préfets, ainsi que treize membres de leurs familles qui ont été tués au service du Mali par les forces du mal, c’est- à-dire les rebelles et les terroristes. De 2018 à 2020, huit préfets et sous-préfets ont été enlevés par des ravisseurs dans l’exercice de leur fonction.
L’une des doléances phares du syndicat autonome des administrateurs civils est la sécurisation des agents dans les zones d’insécurité. La chute du régime IBK en août dernier semble retarder ce processus. « Je ne souhaite pas anticiper, mais par rapport à la sécurisation, il y a des négociations en cours qui ont été interrompu avec les événements qui vous connaissez. Sinon les négociations étaient très avancées avec les syndicats », a confié Abou Diarra.
M. A. Diallo, Mody Kamissoko