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Niger : il y a une semaine, le CNSP annonçait la fin du régime Bazoum

A l’issue d’une journée de tension et de confusion, le mercredi 26 juillet 2023, des militaires réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont « décidé de mettre fin au régime » du président Mohamed Bazoum. Selon la déclaration diffusée, mercredi nuit à la télévision nationale, « cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, à la mauvaise gouvernance économique et sociale. »

Au lendemain de cette annonce, « le commandement militaire des Forces armées nigériennes » a « décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité » afin d’« éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces », indique un communiqué de l’état-major des armées.

Le vendredi 28 juillet, le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle est apparu à la télévision en tant que président du CNSP.

• Manifestations de soutien

Après la prise de pouvoir par les militaires, des rassemblements de soutien ont eu lieu, jeudi et les jours suivants, à Niamey et dans plusieurs villes du pays. Des manifestants ont saccagé le siège du parti au pouvoir et incendié des voitures garées sur le parking.

Dimanche, des milliers de personnes se sont rassemblées à la place de la Concertation en face de l’Assemblée nationale. Dans la foule, certains manifestants brandissaient des drapeaux et slogans pro-russes, d’autres des pancartes hostiles à la France. Un peu plus tard, des manifestants se sont dirigés vers l’ambassade de France avant d’être dispersés par des grenades lacrymogènes. Selon les autorités militaires, il y a eu six blessés.

• Condamnations et sanctions

Le putsch a suscité de vives réactions sur la scène internationale. Deux jours après le coup d’Etat, l’Union africaine a donné quinze jours aux militaires pour rétablir « l’autorité constitutionnelle« .

Réunis en sommet extraordinaire, dimanche 30 juillet à Abuja au Nigéria, les Chefs d’Etat de l’UEMOA et de la CEDEAO ont adopté des sanctions contre le Niger. La CEDEAO a fixé un ultimatum d’une semaine au CNSP pour libérer le président Bazoum et restaurer l’ordre constitutionnel. L’organisation régionale n’exclut pas « l’usage de la force ».

Sur invitation du président en exercice de la CEDEAO, le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno, – dont le pays n’est pas membre de l’organisation mais frontalier du Niger – a participé aux consultations en marge dudit sommet, en vue d’une « résolution pacifique » de la crise. 

• Le Mali et le Burkina mettent en garde contre une intervention militaire de la CEDEAO

Au lendemain de ces sommets extraordinaires, les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali, ont dans un communiqué, « refusé d’appliquer les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines » contre le Niger.

Ils ont « averti que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali » et « entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO. »

Par ailleurs, le gouvernement de transition guinéenne a affirmé que les sanctions et menaces de la CEDEAO contre le Niger, « n’engagent nullement la République de Guinée. »

• Des proches de Mohamed Bazoum arrêtés

Des ministres et autres personnalités proche du président renversé ont été arrêtés, a dénoncé le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) qui a « exigé » leur « libération immédiate. » L’organisation Amnesty International a appelé les nouvelles autorités à « mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires

• Evacuations d’occidentaux

• La BCEAO ferme ses agences

Dans un communiqué en date du mardi 1er août, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a annoncé la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de ses agences principale et auxiliaires au Niger, « en raison des risques exceptionnels sur la bonne marche des opérations. »

• Réunion des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO

Le comité des chefs d’état-major de la défense de la CEDEAO se réunit à Abuja, ce mercredi jusqu’au vendredi, sur la situation politique du Niger. Cette rencontre intervient suite à la session extraordinaire des Chefs d’Etat de l’organisation tenue le 30 juillet dernier.

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