Dans un communiqué publié, ce mercredi 13 novembre 2024, l’armée malienne a indiqué que des frappes menées, dimanche et lundi, ont permis de neutraliser de nombreux terroristes.
Depuis plusieurs semaines, le centre du Mali, notamment les cercles de Koro et Bankass, dans la région de Bandiagara sont la cible d’attaques perpétrées par des groupes armés terroristes.
Le mois dernier, plus de 13 villages de cette région ont été complètement détruits, selon des sources communautaires contactées par Sahelien.com. « Depuis le 2 novembre, au moins trois autres villages – Dorou, Korou et Den-Yolo ont subi le même sort, obligeant des centaines de personnes à fuir vers les localités plus sûres comme Sevaré et la ville de Bandiagara », affirme le secrétaire général adjoint du mouvement Baguinè Sô.
Une « situation critique » affirme, de son côté, Amadou Lougué, un responsable de la société à Bandiagara.
Recrudescence des attaques
Le 2 novembre, le village de Toukoumbe, avec une population d’environ 3 000 habitants, a été pris d’assaut par « des assaillants qui sont entrés par les flancs est et ouest du village après le passage d’un drone de surveillance. »
Selon des témoins, joints par Sahelien.com, « deux hommes ont perdu la vie lors de cette attaque et de nombreuses femmes ont été violentées pour avoir tenté de résister. »
Trois jours plus tard, deux autres attaques ont été signalées à moins de 40 km de Bandiagara, causant la mort d’au moins six personnes.
Les autorités militaires ont annoncé, en fin de semaine dernière, avoir « repéré et pris en chasse par les vecteurs aériens », des terroristes sur motos qui ont attaqué, le 5 novembre, les populations de Dourou, dans le cercle de Bandiagara.
Dans un autre communiqué, rendu public, ce mercredi, les forces armées maliennes ont indiqué avoir neutralisé plus d’une vingtaine de terroristes au cours des opérations menées les 10 et 11 novembre derniers, dans la région.
Des déplacés et une campagne agricole menacée
Ces attaques, marquées par des incendies de villages, des destructions de récoltes, de vols de bétails, ont plongé les résidents dans une situation de détresse et d’incertitude.
Les violences continuent de provoquer une vague de déplacements massifs. « Les déplacés se dirigent vers les villes de Bandiagara, Sevaré et même Bamako pour se réfugier dans des maisons inachevées, ou accueillis dans des familles. Certains se retrouvent dans la rue », affirment nos interlocuteurs.
La plupart des déplacés sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, pour qui, l’urgence des besoins – logement, nourriture et soins médicaux – est criante.
Selon un habitant dont le village a été attaqué, « toute la campagne agricole de 2024 est menacée. Tout ce que nous demandons aux autorités, c’est nous permettre de faire les récoltes. »